Les militaires évoqués hier dans un article du Figaro ne sont pas des "militaires d'active", affirme ce matin le ministère de la Défense, en réponse à mes propres questions. Le quotidien évoquait hier la formation de Libyens sur un logiciel d'interception, Eagle, fourni dans le cadre d'un contrat avec la société Amesys, filiale de Bull.
Selon le ministère, il s'agit donc encore moins de militaires de la direction du renseignement militaire (DRM), organisme "qui n'utilise pas" ce matériel. On n'en sait donc pas plus sur ces fameux militaires...
On peut s'en étonner, mais ce type de matériel ne nécessite pas non plus d'autorisation préalable de la CIEEMG. En bref, les informations du Figaro, révélées par la presse américaine (hasard ?) soulèvent quand même quelques bonnes questions.
La direction de Bull (1), que nous avons cherché à contacter dès ce matin, se retranche derrière un long communiqué de presse d'Amesys (2), qui reste néanmoins elliptique. La société reconnait avoir fourni en 2008 à la Libye un matériel d'analyse de "quelques milliers" de connexions internet, dans une optique de lutte contre le terrorisme. Selon Bull, ce matériel n'avait pas de capacité à intercepter les connexions internet passant par satellite, ni les communications téléphoniques fixes ou mobiles, ou passant par Skype. Le groupe assure avoir respecté la législation en la matière, et affirme n'exploiter nulle part dans le monde de centre d'écoutes téléphonique ou internet.
(1) qui a racheté Bull en 2010, donc n'a pas directement géré ce dossier à l'origine.
(2) qui selon les heures est lisible ou pas...