Alors que la piste brésilienne semble pâlir une fois de plus, la piste indienne du Rafale s'affermit (1). Le CEMAA français était encore dans ce pays, la semaine dernière, et signe de l'intérêt local pour ce dossier, le Times of India a consacré une interview à sa venue. Par delà les pistes de coopération bilatérale (drones, tankers, etc), on y évoque les capacités du Rafale à délivrer une arme nucléaire, un argument imparable. On aurait pu y rajouter sa capacité à atterrir et décoller d'un porte-avions, capacité peut-être plus importante qu'on ne le croit : pour preuve, des Indiens avaient séjourné à bord du Charles-de-Gaulle, en novembre dernier.
Or, on le sait, on ne navalise pas comme ça un avion avec un trombone accroché sous la queue en guise de crosse d'appontage comme on l'avait fait en hâte sur une maquette du Typhoon.
Le Rafale Marine est, lui, combat proven depuis seulement... dix ans, avec cinq séjours en Océan Indien et un engagement impeccable en Libye. Sa version basée à terre est actuellement utilisée pour des missions en Libye et en Afghanistan, et utilisée dans tout le spectre des capacités.
Le concurrent du Rafale en Inde a du mal à accrocher un tel bilan. Il est annoncé depuis quatre ans en Afghanistan, où on ne l'a toujours pas vu.
Signe de l'intérêt d'EADS pour ce marché indien, plusieurs dizaines de personnes du groupe travailleraient d'arrache-pied à imposer l'avion en Inde : une source française évoque même le chiffre de 70.
EADS a récemment rassemblé la presse spécialisée mondiale à Munich, pour la fête de la bière, afin de promouvoir son poulain.
(1) Dassault et Thales ont déjà raflé, cet été, le contrat de modernisation des 51 Mirage 2000 indiens. Un peu moins des deux tiers iraient à l'électronicien.