mercredi 28 septembre 2011

Un documentaire sur l'Afghanistan

France 2 diffusera demain soir un documentaire dont les images ont été tournées par des soldats français, en Afghanistan, en 2008. Le contenu de ce documentaire, et la méthode de fabrication posent débat, je ne veux donc pas influencer la façon dont vous le regarderez. On pourra éventuellement en reparler ensuite.
Néanmoins, quelques rappels de contexte ne sont pas inutiles.
Ce documentaire soutenu par France Télévisions et le centre national de la cinématographie n'a pas été soumis aux contraintes qui pèsent sur les journalistes, notamment la présence permanente d'un officier de presse, et la signature d'une vingtaine de pages qui préservent la sécurité opérationnelle et la dignité des soldats, tout en limitant, par conséquent, la restitution de la vie sur place et des opérations (1).
A aucun moment, l'unité d'appartenance de ces parachutistes n'est citée, par contre plusieurs évènements sont clairement cités, notamment en vallée d'Alasay, en 2008. Un tir fratricide qui avait causé des blessures à trois paras français est aussi clairement évoqué : un Kiowa américain en est responsable. La communication de l'époque l'avait adroitement dissoute dans un communiqué d'activité.
Fred Hissbach, le réalisateur de ce film avait eu, à cette même époque, l'autorisation de l'EMA pour tourner un documentaire pour France 5, avec le 8e RPIMa. Ce documentaire était alors cité en exemple par l'armée de terre.
Puis plus récemment, le service public lui avait commandé un autre documentaire sur Le Ponant, qui avait bénéficié d'un très large appui du ministère de la Défense. Un peu à contre-coeur, forces spéciales et GIGN avaient été mobilisés pour faire revivre, en 2010, ce qui s'était passé sur le voilier de luxe. Ce blog avait expliqué dans quel contexte ce documentaire avait pu se faire, à l'époque.

"C'est pas le pied la guerre ?" sur France 2, dans l'émission Infrarouge du 29 septembre.

(1) il est ainsi interdit, théoriquement, de filmer ou photographier un mort, un blessé, un prisonnier, et ce, quelle que soit sa nationalité, tout comme certains équipements sensibles. Ces règles sont néanmoins régulièrement transgressées, y compris par... les propres productions du ministère de la défense.