La DICOD est chargée d'organiser le point presse de la défense, chaque jeudi, et constitue la tête de ligne de la communication de défense. A ce titre, c'est elle qui commande les nombreux sondages qui ont passionné la Cour des Comptes. (crédit : Jean-Marc Tanguy) .
Est-ce l'effet du haro de la Cour des Comptes sur les dépenses de com' du ministère, du défaut de successeur regroupant toutes les qualités. Ou d'un Balardgone de la com' qui déboule plus tôt que prévu ? Nul ne le sait, mais les faits sont là, depuis que Laurent Tesseire, alias D1, a été nommé directeur de cabinet du ministère de la Défense, personne n'a repris son fauteuil de délégué à l'information et à la communication de défense (DICOD). Et c'est son adjoint, un général de division, alias D2, qui officie désormais chaque jeudi au point presse du ministère de la défense (1).
La nature ayant horreur du vide, plusieurs candidats, et pas des moindres, ont fait savoir leur intérêt pour le poste. Mais la liste s'est vite élaguée : le nouveau dircab étant le principal interlocuteur du DICOD, il a forcément un oeil sur la short list des ou de la candidate, qui doit allier capacité à gérer une filière, un service, et en plus, à communiquer rituellement, chaque jeudi (de moins en moins d'adeptes, toutefois).
Une certitude, une, les chances de féminiser le poste semblent actuellement réduites à néant. Et il n'y aura pas non plus de deuxième général dans cette aile restaurée de l'école militaire : la haute hiérarchie militaire a fait savoir, juste à temps, qu'il était hors de question d'immobiliser un officier général de plus à la DICOD. Ce qui a évité à certains de sortir du bois.
Comment, dès lors, se conformer aux statuts de la DICOD, écrits en 1997, qui prévoient un tandem civilo-militaire (sans préciser l'ordre protocolaire) : depuis quelques semaines, on frise donc la crise constitutionnelle.
Et dans quelques mois, peut-être plus. Certains militent donc pour un statu quo de transition, le temps d'y voir plus clair sur les issues électorales, mais aussi, organiques.
Car comme cette longue série de papiers consacrés à la communication de défense vous l'a expliqué (1), les rapports sont souvent complexes entre les différents acteurs de la sphère. Comme à la bourse, certains misent sur une baisse de la part de la communication opérationnelle, qui était au centre du système, ces dernières années, du fait d'une activité opérationnelle riche. Cette projection à la baisse renforcerait alors la DICOD -entendre, qu'il ne faut donc pas jeter trop vite avec l'eau du bain-.
Une chose est certaine : une fois les potions amères de nouvelles réductions budgétaires sur la table, il faudra vraisemblablement les boire.
(1) ce dernier a battu aujourd'hui son record de brièveté.
(2) En tout état de cause, ces échevaux inextricables passionnent de plus en plus de monde : la cour des comptes, les députés, et, il ne faut pas l'exclure, à l'intérieur du ministère-même.