Comme souvent, j'ai été en dessous de la vérité en évoquant le 17 novembre puis encore hier les soucis matériels générés par Louvois : la littérature administrative et le volume d'anecdotes s'amoncelle, malgré la consigne (et pour certains, les menaces) de sanctions en cas d'évocation de ce douloureux sujet à l'extérieur du régiment (1).
Certains militaires affirment avoir été payés avec un bulletin de solde de quelques centimes voire zéro euro pour un mois de travail, d'autres, comme je l'écrivais hier, n'ont reçu des soldes très partielles, alors que novembre est traditionnellement un mois où l'on paie beaucoup de charges extraordinaires. Les personnels de l'ALAT, qui achèvent une année d'activités exceptionnelles comprennent mal cette distorsion : suractivité d'un côté (et pour certains, elle dure depuis plusieurs mois d'affilée), et non-fonctionnement d'un système administratif sensé apporter le progrès.
Car le système paie sur la base des fiches RH, précision qui rajoute encore à l'absurde quand on voit le résultat en centimes d'euros.
Quoiqu'il n'y ait sans doute évidemment aucun lien, plusieurs militaires ont le ressenti d'être la variable d'ajustement budgétaire : à la fin d'une année un peu difficile, qu'on se fasse des économies faciles sur leur solde, en partant du principe qu'un militaire ne se plaint pas...
Le résultat de ces différentes distorsions n'a pas tardé, avec la clé, des refus d'exécuter des ordres, selon des témoignages convergents. Un ancien avoue n'avoir jamais vu ça. Des comportements facilités, il est vrai, par la situation à nouveau vacillante de la disponibilité, au terme de l'année de sur-engagements en question.
Dans un échantillon représentatif d'un régiment, un peu plus de la moitié des personnels concernés a connu des bugs allant jusqu'à 400 euros de pertes de solde. 20% a connu de franches distorsions (solde de base partielle, solde à l'air payée). Et à peu près autant n'auraient rien du tout reçu.
Un souci n'allant jamais seul, les militaires en postes à l'étranger sont eux aussi concernés par ces bugs : on imagine l'image produite dans les pays où ils travaillent...
(1) des menaces qui n'ont aucun sens : il faut au minimum évoquer ces douloureux problèmes avec son banquier... Les premiers agios viennent d'être facturés par ces même banquiers !
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