Même si les précautions semblaient avoir été prises pour ne pas en faire l'objet central d'un colloque sur les opérations, les militaires de terrain ont pu faire entendre leur voix, en fin d'après-midi, à l'amphi Foch. Un lieutenant-colonel du 21e RIMa a notamment recueilli une longue salve d'applaudissements venant saluer la force morale dont ce blessé a fait preuve, après avoir été touché en Kapisa : "le 18 septembre 2010, un obus de mortier est tombé à deux mètres de moi, entre deux bâtiments". L'officier a perdu une jambe, mais loue la rapidité du service de santé : "j'ai été blessé à midi le 18, à midi, le 19, j'étais à Percy, sur une table d'opération". Le blessé va subir 14 opérations, et reste deux mois le corps attaché.
"La victoire, c'est de retourner en régiment (...) moi j'ai retrouvé mon boulot" s'excuse-t-il presque, pour rappeler immédiatement la mémoire de ceux qui ne sont pas revenus : le capitaine Lorenzo Mezzasalma, le caporal-chef Jean-Nicolas Panezyck. Et ajoute aussitôt à ces noms les blessés graves du BG Hermes, qui ne sont toujours pas revenus dans leurs régiments : Alexandre, un caporal-chef touché à la face lors d'un tir fratricide, Kévin, un légionnaire du 1er REG.
Sur les 38 blessés du BG Hermès, trois ne sont toujours pas revenus dans leurs régiments.
C'est pour eux qu'il est venu témoigner, comme il le dit. Il se lève, pour prouver qu'il a eu la chance. Et il lance encore à la salle : "ils ont été blessés pour la France (...) parce qu'ils sont les soldats de la France".