Victime directe de la gestion douloureuse du programme Harfang (cinq ans de retard, et des capteurs maintenant obsolètes), l'armée de l'air ne cache pas son intention de mettre tous les acteurs du programme Heron TP, qui lui succède, devant leurs responsabilités. Ce discours volontariste, rarement entendu chez des opérationnels, vise aussi bien le fournisseur israélien, que la société Dassault, qui doit être désignée maître d'oeuvre, au terme d'une négociation contractuelle en cours avec la DGA.
L'armée de l'air devrait remplir sa part du fardeau, la rédaction d'une fiche de caractéristiques militaires (FCM) qui sera "bouclée d'ici la fin de l'année". La livraison doit intervenir en 2014, le soutien du Harfang s'arrêtant, lui, en novembre 2013.
318 MEUR d'autorisations d'engagement sont disponibles dans le projet de loi de finances de 2012 pour ce projet.
L'état-major de l'armée de l'air ne manque pas de spécialistes du sujet, à commencer par le propre chef d'état-major, ainsi que son assistant militaire, qui fut le premier chef de l'escadron drones 1.33 Belfort. L'un comme l'autre mesurent les risques d'une nouvelle encoche dans cette activité désormais incontournable dans une force aérienne moderne.
Les Harfang ont, malgré leurs limites, engrangé plus de 5.500 heures en opérations, en réussissant, avec seulement trois vecteurs opérationnels, à être présents simultanément sur deux fronts : Afghanistan et Libye.
Celui engagé à Sigonella est actuellement en cours de rapatriement en France.