Déjà en déficit de 650 MEUR cette année, l'OTAN pourrait connaître un déficit de 1,3 MdEUR en 2011. On ignore si ce chiffre est une fourchette basse ou haute, mais elle ne peut que conforter les visées réformatrices de la France et d'au moins huit autres pays de l'Alliance, qui avaient cosigné une lettre adressée au secrétaire général de l'OTAN, au printemps. Anders Fogh Rasmussen, précisément choisi pour rationaliser la bête, doit faire des propositions, ce jeudi.
On se souvient que le ministre français de la Défense, Hervé Morin avait quant à lui évoqué la nécessité d'un électrochoc, et celle de réduire d'un tiers la structure de commandement de l'OTAN. Pas une visée budgétariste, mais la nécessité d'améliorer l'efficience de chaque euro et de chaque militaire investi dans l'OTAN.
La structure de commandement emploie à elle seule théoriquement 13.500 personnes, mais seulement 11.000 postes auraient trouvé un titulaire. Ce qui en dit long, incidemment, sur la motivation actuelle des pays-membres à envoyer du monde à l'OTAN.
Les redondances issues de la guerre froide apparaissent au premier rang des secteurs à rationaliser, avec, parallèlement, la nécessaire mise en place d'un contrôle de gestion. Une mission indépendante de 11 experts internationaux choisis hors de l'Alliance aurait été horrifiée par ce qu'elle a trouvé. On évoque notamment un "voyage à Jurassic Park".
Le creusement du déficit aurait été de surcroît abondé par l'engagement de l'OTAN en Afghanistan, et un recours massif à l'externalisation, sans, apparemment, le moindre contrôle.
75% du budget commun de l'OTAN sur l'ISAF serait ainsi consommé, précisément, en externalisations.
Un processus global "mortifère" estime une source diplomatique française, puisqu'elle obère d'autant les capacités de transformation de l'OTAN : les opérations qui amputent les capacités futures, une histoire de déjà vu, chez l'ancien ennemi d'en face.