L'Elysée diffuse ce soir une lettre du président de la République à son Premier ministre. Plusieurs passages intéressent le ministère de la Défense, plus ou moins directement, même si le sujet -le train de vie de l'Etat- ne concerne pas les économies budgétaires qui seront discutées, elles, mardi soir, en comité restreint, et mercredi, en conseil des ministres.
Dès ce soir, Nicolas Sarkozy annonce à François Fillon que les deux Airbus A319CJ de l'ETEC seront cédés, à réception de l'A330 présidentiel. De fait, plusieurs versions avaient courru sur ces "Chirac-Jospin" : tour à tour, on avait effectivement évoqué leur vente, pour financer l'achat du 330 et sa transformation, puis on avait évoqué la cession d'un seul appareil. Au final, ces deux appareils seront donc effectivement revendus (1).
Le président lance une chasse impitoyable aux "dépenses courantes injustifiées ou excessives dans le contexte actuel" (2).
Entre autres traductions, il demande à ses ministres qui voyagent le plus de désormais loger dans les préfectures et les Ambassades, et non plus les hôtels. De même, les agents publics ne pourront plus emprunter l'avion, si une liaison ferroviaire durant moins de trois heures est disponible. Il n'y pas, par contre, de passages explicite sur l'usage de la flotte gouvernementale, ni le recours à des locations d'avions privés : certains ministres en ont fait un usage décrié, ces derniers mois.
Le président demande également de respecter, "pour la rentrée", une vieille consigne du Premier ministre, entendue dès 2007, sur le format des cabinets. Le SEDAC ne devrait compter que quatre membres ; il rassemble pourtant plus du double : neuf personnes. Le ministre, lui, compte officiellement 27 conseillers : il ne devrait pourtant employer, selon la nouvelle règle, que 20 personnes. La rémunération des conseillers sera par ailleurs réduite de 10%, écrit Nicolas Sarkozy.
(1) les quatre Falcon 50 étant, eux, cédés à la marine qui en fera des avions de surveillance maritime, en tout cas si le programme n'est pas impacté par les réductions budgétaires.
(2) les chasses présidentielles elles-mêmes disparaissent.