Le tir d'un sniper, un tir de RPG, et sans doute, un tir de Chicom ou de mortier "en début de soirée" (donc dans le noir) : voilà ce qui a tué trois membres de la TF Altor, en l'espace d'un peu plus de deux mois. Ce qui atteste, pour ceux qui en doutaient encore, du net accroissement de précision dans les tirs insurgés. Y compris, et là aussi, c'est nouveau déjà depuis plusieurs mois, la nuit.
Les insurgés afghans, fermiers à mi-temps, peuvent-ils être responsables d'un tel résultat ? De quoi faire douter quelques spécialistes du sujet, alors que l'on sait, depuis plusieurs mois, que certains insurgés ne ressemblent pas du tout à des combattants locaux. On évoquait, l'an dernier, la présence d'un sniper ukrainien ou russe dans les rangs des insurgés, et ces dernières semaines, c'est la présence de combattants tchétchènes qui a fait causer dans le RC-East.
Il est difficile, aujourd'hui, de réduire les pertes françaises en Afghanistan à l'action des seuls IED, ou à la piètre qualité des routes afghanes. Bref, c'est la guerre.
Par chance, quelques parisiens l'avaient compris, et 2010 devrait donc, en conséquence, être l'année de la puissance de feu, ce qu'on voit déjà aussi bien dans les statistiques de consommation de missiles. Que dans l'orientation des urgences opérations (UO) : d'ores et déjà, avec la popularisation des tourelleaux Wasp, sur les VBL et PVP, et l'arrivée des premiers missiles Javelin. Faisant suite au déploiement de VAB HOT.
Avec un double risque évident : que cette démultiplication des moyens de feu ne soit pas, finalement utilisée -ce qui est arrivé le 7 juin-, de peur des conséquences légales d'une erreur de tir -fratricide ou collatérale-, ou d'un coup de règle asséné par l'IJC. A l'autre extrême, que l'utilisation réelle de l'armement -un emploi devenu rare dans les dernières opérations- ne génère, là encore, des erreurs de tirs. L'expérience médiatique amère qu'a constitué la mort de plusieurs enfants, tué par un missile Milan semblant nettement faire préférer aux décideurs l'option n°1.