Le rétrofit des flottes de Mirage 2000-5 et Mirage 2000D de l'armée de l'Air représente 700 millions d'euros, si l'on en croit le rapport du député Jean-Claude Viollet. Une très belle et facile cible, donc, quand il s'agit de trouver quelque 4,5 milliards d'euros d'économies dans le budget de la défense. Selon les sources qui l'évoquent, cette opération est seulement "menacée" ou "décalée" mais d'autres, plus sombres (réalistes ?) la voient déjà purement et simplement "abandonnée".
Le rétrofit doit notamment permettre aux Mirage 2000D de rentrer dans l'ère numérique (liaison 16, IFF NG, Rover, etc), d'élargir leur panel d'armements, et d'être plus polyvalents, le temps que le Rafale arrive en quantité sufisante. Sans cette numérisation, et on l'a bien vu en Afghanistan, le Mirage 2000D et l'armée de l'Air française ne seront pas qualifiés pour les opérations en coalition menées par les Américains. Les limitations du pod de ciblage actuel obligent à effectuer les levées de doute à la jumelle !
Si l'abandon se confirmait, il aurait de plus un effet très important sur la capacité de frappe de précision de l'armée de l'Air. D'autant que les cadences de Rafale (dix/an, en moyenne) ne devraient pas non plus singulièrement augmenter, dans les années qui viennent. D'ici 2015, l'armée de l'Air ne devrait pas pouvoir aligner plus de quatre escadrons de Rafale (dont Provence, Gascogne, Normandie-Niémen) dans le meilleur des cas. Six de ces Rafale (trois dans quelques jours) être basés, en permanence aux EAU. Ce qui rendra très difficile, mais pas infaisable, l'armement, en permanence, d'un autre plot important (à Kandahar par exemple) dans les mois qui viennent.
On ignore dans quelle mesure le rétrofit des 10 premiers Rafale Marine (M1 à M9) risque de souffrir des restrictions. La perte de deux Rafale, l'an dernier, et la faible flotte actuelle milite en faveur d'un maintien de l'opération.
Incidemment, et dans tous les cas, c'est donc la cible de 300 avions de combat de niveau Rafale, qui a fondé le Livre Blanc, qui serait donc compromise.
La supplique d'une députée et d'un sénateur n'en sont donc que plus fondés.