Même si l'idée, dans le nouveau contexte budgétaire, peut sembler étonnante (les opposants farouches optant pour "incongrue", "saugrenue" ou "malvenue"), les restrictions à venir pourraient bien donner l'occasion de booster le deuxième porte-avions, estiment, cette semaine, quelques avis concordants (1). Une adaptation navale, en quelque sorte du "J'ose", devise bien connue d'un général bien connu.
Le président l'a encore conceptualisé sur un... porte-avions la semaine dernière, le Charles-de-Gaulle est, avant tout, un outil politique, avant d'être un outil militaire. Certains allant même parfois, jusqu'à considérer qu'un porte-avions n'est qu'un outil politique.
L'argumentaire bien rôdé, entendu au moment du passage du président sur le PACDG, milite pour la construction de ces bases aériennes navigantes que sont les porte-avions. Porte-avions qui contribuent, par ailleurs, à porter le feu nucléaire avec des moyens non dédiés (FANu), contrairement au mode retenu par l'armée de l'Air, chargée, elle, d'une mission permanente.
Ce "volet aérien permanent" assuré par nos aviateurs risque-t-il amputation, à court ou moyen terme, pour franchir la mauvaise passe des économies ? Ou étalera-t-on seulement les soucis budgétaires entre un grand nombre de programmes, au risque de faire prendre un retard conséquent à nos armées ? Et de friser l'implosion de la communauté militaire.
Le choix, un scénario là aussi entendu cette semaine, de ne pas renouveler la flotte de ravitailleurs en vol, permettrait bien d'économiser quelques subsides estiment certains. En 2017, sans ravitailleurs en vol pour succéder aux C-135FR, la dissuasion "Air" s'éteindrait alors d'elle-même, constate-t-on aussi, un argument déjà évoqué il y a plusieurs mois sur ce blog.
Que resterait-il, alors, pour les chasseurs conventionnels, à cette date, alors que l'A400M ravitailleur ne sera alors pas opérationnel ? Des ravitailleurs externalisés (2). Britanniques, of course !
(1) et ce ne sont que des avis manifestement bien éclairés, pas encore des décisions : je préfère le préciser dès maintenant afin que ce qui suit ne provoque des brûlages de cierges pendant tout le weekend, en faveur de tel ou tel.
(2) à chaque génération de force, depuis la guerre du golfe, le premier déficit capacitaire constaté porte précisément sur les ravitailleurs en vol, qui permettent non seulement la frappe à distance, mais évidemment et aussi, une permanence en vol. Que certains verraient bien assurée, dans le futur, par des drones armés.