Les DLOC (détachement de liaison, d'observation et de coordination) et les URB (unités de renseignement brigade), présentés comme la révolution copernicienne de l'artillerie, prennent du retard dans leur mise en place. Notamment à cause du temps pris par la détection et le formation des spécialistes idoines (qui comme le rappelait récemment ce blog, doivent surtout être bons en anglais...), mais aussi, ce qui est à peine moins grave, du fait de retard pris dans leur équipement. C'est notamment le cas pour les joint fire observers (JFO) : leur formation doit être effectuée à l'école de l'artillerie, à Draguignan (Var), également à l'origine du concept de DLOC. Ce problème de formation se double d'un autre, en matière de livraison de désignateurs qui a également bien glissé. Résultat, l'armée de terre a dû remplacer, dans le DLOC mis en place en Afghanistan, les JFO (2 par SGTIA) par des FAC. Or, la réserve de FAC dans l'armée de Terre n'est pas expansible: vu qu'un personnel de l'armée de Terre est réservé pendant près de 24 à 32 mois, avant, pendant et après son mandat afghan, on comprend que la réserve va vite s'épuiser. Et ce, d'autant plus que la filière est en pleine restructuration.
Le débat est à peine différent, quoiqu'un peu moindre avec les URB, dont la création est une idée de l'actuel chef d'état-major de l'armée de Terre, quand il était MGAT. Ce concept est la déclinaison tactique du bataillon de renseignement multicapteur (BRM) de la Brigade Rens, découlant lui-même du concept ISTAR mis en oeuvre par la Grande-Bretagne.
La première URB (2e BB) a été déployée, semble-t-il avec succès, au Kosovo, l'an dernier. Mais c'est la première et dernière unité à avoir employé des DRAC en opex. Depuis, on le sait, le minidrone d'EADS est entré dans un long tunnel de corrections et d'évolutions techniques, dont on ne sait pas à quelle date il sortira. D'autres problèmes d'équipements sont aussi évoqués.
L'enjeu, dans ces deux domaines, est crucial pour le succès des opérations françaises en Afghanistan. Comme pour le consacrer, les effectifs dédiés au renseignement, au sein de la brigade La Fayette, ont encore été nettement renforcés, dès le courant octobre.