Apache-IZ, Trigat-LP, Brével... A part les directeurs de ces programmes, personne ne se souvient de ces produits qui avaient sombré (1), dans la revue de programmes menée par Alain Richard, à son arrivée à l'hôtel de Brienne, en 1997. Un exercice similaire va être mené dans les premiers jours du nouveau ministre de la Défense : pas un exercice partisan, Hervé Morin avait passé ses premiers jours à faire la même chose avec la gestion de Michèle Alliot-Marie. Certes, l'exercice n'avait pas porté le même nom (on parlait d'audit) mais le résultat avait été le même, et le constat, amer : on avait perdu l'équivalent d'une année de programmation, et une belle bosse de programmes à payer se profilait.
La bosse est toujours là, et c'est donc au futur ministre de la défense de prendre les décisions laissées par ses prédécesseurs.
Certes, on pourrait toujours dire qu'avec une loi de dégagement de cadres, on dégagerait des économies (le cabinet actuel a travaillé sur de telles hypothèses). Certes on pourrait dire qu'en fermant une brigade de l'armée de terre (tout le monde s'y attend), on dégagerait des économies. Mais cela ne suffira pas, de toute façon, la baisse de format accompagne la volonté d'utiliser l'outil de défense autrement : une tendance amorcée par... Nicolas Sarkozy.
Donc des programmes vont trinquer. Et c'est toujours plus facile de le faire sur des programmes qui ne sont pas encore lancés, car faire des coupes, ou décaler des programmes en cours renchérit en fait leur coût.
Les programmes et contrats à notifier dans les mois qui viennent se bousculant au portillon, le choix risque de ne pas être trop difficile. Modernisations du Leclerc, VBMR, EBRC, tranches d'hélicoptères NH90, renouvellement des FAMAS, il n'y a que l'embarras du choix.
Dans l'aérien, par delà quelques bases aériennes restées ouvertes sans trop d'avions (Luxeuil, Dijon), la tentation sera évidemment d'aller tailler dans l'A400M. Deux programmes semblent difficiles à tailler : le drone intermédiaire (certains misent cependant sur l'alternance pour envisager un changement de décision sur le modèle), et le MRTT, indispensable à la dissuasion, aux évacuations médicales et à la projection des chasseurs conventionnels.
Et, puis beau programme, la com-recrutement : 100 MEUR par an.
(1) après avoir englouti des centaines de millions de ... francs, à l'époque.