Alors que le CEMM confie, sans surprise, être "farouchement contre", Marine, revue trimestrielle des officiers de réserve de la marine laisse la parole à Stéphane Papillon, ancien commando marine, et désormais responsable sécurité maritime chez Aden Services, après avoir été victime d'une attaque, en 1994, avec, à son bord, un certain Patrick Marchesseau, futur pacha du "Ponant".
La colonne vertébrale de son argumentaire n'est pas totalement nouvelle -la problématique est connue- mais elle mérite d'être lue, pour la façon dont il l'illustre. Et les solutions que sa société, qui emploie apparemment d'anciens fusiliers et commandos, apporte. Entre autres, l'intégration d'un équipier image "'de manière à pouvoir justifier la légitime défense". A noter que le même a déjà prodigué ses conseils aux marins civils, dans leur centre de formation continue, à Concarneau, après les attaques de 2008.
Dans le dernier Raids, on trouvera une illustration concrète de cette privatisation de la sécurité en mer, en Espagne, sous la plume de Juan Pablo Lastera. On cite quelques chiffres utiles, notamment sur les rémunérations pratiquées sur les navires espagnols pour ces contractors d'un nouveau type (5.300 euros/mois). Raids a déjà évoqué cette problématique des équipes de protection embarquée (EPE), en l'occurence celles mises en oeuvre par notre marine, pour l'accompagnement des navires du PAM, puis les navires de pêches, dans un reportage aux Seychelles, publié en décembre 2009.