Le comité interministériel d'investissement sur les drones est imminent. Ce blog a expliqué récemment qu'il est prévu en avril, mais interrogé ce matin par nos soins, le ministre de la Défense n'a pas souhaité commenter, arguant seulement que ce dossier serait tranché "avant l'été".
Trois options sont en lice, pour combler au plus vite ce qui est devenu un déficit capacitaire : en premier lieu, l'achat de Predator/Reaper en FMS, option qui a l'avantage du prix et de l'interopérabilité : en Afghanistan, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Italie les utilisent déjà. Il s'en fabrique quatre par mois, à San Diego, chez General Atomics.
Deuxième possibilité, l'acquisition d'une version francisée du Heron TP, mise en avant initialement par Thales et Dassault, dans une option ouverte aux Espagnols. Le Heron TP entre actuellement en service dans l'armée de l'air israélienne : ce recours permet une relative sécurité technologique, tout en intégrant une importante part "systèmes" issus de l'industrie française. Seulement, les productions israéliennes n'ont pas le vent en poupe dans les plans de procurement français, malgré quelques contre-exemples (achats de minidrones Skylark, fourniture de cellules et de MCO pour les Harfang). Et la dernière francisation d'un produit israélien -le Heron, en Harfang- ne s'est pas faite sans quelques retards (plus de cinq ans) et surcoûts.
La troisième possibilité, qui me semble la plus mature si l'on en considère tous les aspects, est franco-britannique, sur la base du Mantis de BAE Systems. Cette solution qui n'est pas encore totalement pérenne porte cependant de vrais potentiels, industriels et opérationnels. Les deux forces aériennes ont actuellement de très fortes préoccupations communes, et les deux ministères entendent développer leur coopération, pour les urgences opérations, mais pas seulement. Qui pourrait embarquer sur un tel programme ? On pense à l'avionneur national, Dassault Aviation, mais surtout, à l'électronicien national, Thales. Qui a l'avantage d'être installé dans les deux pays, et de porter le plus gros contrat européen en matière de drones, Watchkeeper, dont la mise en service est prévue cette année. Ce même WK450 pouvant d'ailleurs être une solution de remplacement du SDTI français.
Nos photos : le Mantis, en haut (crédit : BAES) et le Heron TP (crédit : Jean-Marc Tanguy)