Alors qu'officiellement, il n'est toujours pas question d'un déploiement, et pas d'Afghanistan, la machine à planifier mouline pour pouvoir entrer le déploiement de 12 VBCI en avril dans ce même pays. Ce qui, un élève de CE1 peut le comprendre, donnerait trois sections à quatre engins chacune (la norme) ou quatre sections à trois engins.
L'armée de terre a déjà enrégimenté 64 VBCI, et huit ou neuf VPC (version commandement). En opexer 20% n'est donc pas insurmontable.
Reste à savoir, cependant, qui seront ceux qui les armeront, et c'est là que cela se complique. Le 35e RI est totalement formé, et le 92e RI commence juste à se former sur la bête. Cette dernière unité semble privilégiée pour un déploiement afghan. On ignore quel type de préparation opérationnelle elle a pu suivre : Hervé Morin est cependant allé la visiter, il y a quelques jours. Officiellement, là aussi, aucune date n'est annoncée, et aucune unité n'est désignée : quand on sait qu'il faut théoriquement 6 mois pour se préparer à l'Afghanistan, quatre en procédant à marche forcée...
Mais la problématique niche là, aussi, car deux visions s'affrontent : celle du CPCO (centre de planification et de conduite des opérations), garant du bon usage des moyens et gardien du temple en matière d'effectifs. Désormais plafonnées à 3.750+80 soit 4.200, pardon, 3.830 militaires. Le CPCO défend donc logiquement une transformation sur VBCI de sections des GTIA actuellement sur VAB (il faudrait faire vite). Le 21e RIMa et le 126e RI doivent relever le 13e BCA et le 2e REP, à la fin du printemps : aucun d'eux n'est qualifié sur VBCI.
Le théâtre a une vision un peu différente, appuyée par une pratique quotidienne des patrouilles, et une réalité : le VBCI ne passe pas partout où le gaillard VAB passe. Sa vision serait donc d'importer des fantassins avec leurs VBCI de France, et de leur affecter des missions compatibles avec leurs véhicules : que du bons sens. La version médiane, entre ces deux positions, consistant à équiper des sections en double dotation...
Le temps presse, le VBCI n'ayant toujours pas reçu ce qu'en attendent ses clients potentiels : son timbre "combat proven".