Le premier comité directeur de la nouvelle fonction garde-côtes (FGC) se déroule aujourd’hui. La FGC découle du Livre Bleu, lui-même inspiré par un discours de Nicolas Sarkozy, au Havre, en juillet. Y siègeront tous les responsables des administrations concernées par les opérations en mer, à savoir, entre autres, le chef d’état-major de la marine (CEMM), représentant le CEMA, le directeur général de la police nationale (DGPN), le directeur de la sécurité civile (DSC), le directeur des affaires maritimes et le directeur des douanes.
Pour enrichir la « situation tactique » et une meilleure information de la chaîne gouvernementale, la FGC bénéficiera d’un centre opérationnel dédié, qui sera installé à l’Etat-major de la marine (EMM), et dont le fonctionnement doit être précisé.
Le mot même de garde côtes était jusque là prudemment écarté par les opérateurs de l’action de l’Etat en mer (AEM). Seule la Douane opérait une « division garde-côtes ». L’objet était d’éviter un terme connoté par sa référence aux US Coastguards, qui dispose de sa propre flotte, et d’hélicoptères d’intervention. Là où en France, on progresse traditionnellement en ordre dispersé, même si les préfectures maritimes assurent la coordination et l’emploi des moyens, dans le cadre de l’AEM.
Mais la multiplication des enjeux en mer a conduit à réfléchir à une structure plus adaptée, alors même que les modes de gestion budgétaires impose de plus imposer en ordre dispersé, et d’éliminer les redondances. Ceci, alors qu’il va aussi falloir renouveler un certain nombre de moyens d’intervention, et qu’il n’y aura pas forcément d’argent pour tout le monde. En tout état de cause, il faudra rationnaliser les besoins, et les rapprocher, tout en réfléchissant à des mutualisations. A Mayotte, on réfléchit déjà à un entretien commun des moteurs d’embarcations d’intervention.
En mer, on observe une montée des criminalités organisées déjà anciennes (narcotrafic, traite d’êtres humains, piraterie et brigandages), mais aussi de nouvelles obligations créées par la législation, comme les zones Natura 2000.
Mayotte, qui est l’une, des cibles de l’immigration illégale va aussi, par exemple, bénéficier du classement en parc marin. Pour tenir ses différents challenges, l’AEM locale a déjà reçu un renfort de hors-bord d’intervention, un hélicoptère Ecureuil de la gendarmerie, un radar supplémentaire. La police aux frontières doit également expérimenter un détecteur de « kwassa-kwassa » sur une de ses vedettes.