Il y aurait déjà plus de 150 équipes de presse présentes au Mali. Certaines chaînes, comme TF1 ou BFM TV alignent plusieurs équipes mobiles, ce qui pourrait poser problème en terme de sécurité physique pour les journalistes, qui peuvent être blessés -ou enlevés-, mais aussi, côté militaires, pour la sécurité... opérationnelle, la fameuse SECOPS.
Un vétéran de la guerre du Golfe compare d'ailleurs cette situation à celle vécue à l'époque : certains journalistes, embeds ou pas, progressaient au rythme de l'offensive française (1). La grosse différence, ce sont évidemment les moyens de communication. Avec une simple BGAN, il est possible d'envoyer en quelques minutes des images de commandos du COS qui seront diffusées dans les minutes qui suivront à l'antenne. Journalistiquement, un scoop, les unités concernées ont un avis différent, évidemment. Même si les forces spéciales sont très mobiles, le fait de les signaler dans une zone contribue aussi à leur faire perdre un partie de l'effet de surprise, diront les uns. Mais contribuent aussi, dans l'autre sens, à l'intoxication de l'adversaire -manifestement branché sur les média français- disent les autres...
Une demi-douzaine de médias ont été intégrés à la colonne blindée française partie de Bamako, mais ne peuvent faire état de leur localisation et sans doute, de quelques détails. C'est donc, les moyens de communication en moins, le même contrat moral que pendant la guerre du Golfe.
L'armée française avait en Afghanistan intégré les règles d'embeds de l'OTAN, particulièrement contraignantes. Ce blog a évoqué, à plusieurs reprises, les difficultés de s' y plier. Mais au Mali, la situation média redevient inédite, et, à plus d'un titre, assez proche, donc, de celle de la guerre du Golfe. Les terroristes en plus.
Sans compter que des internautes opposés à Serval se sont mis à coloniser les comptes Facebook de la défense sur internet : celui de l'EMA, puis désormais, celui du ministère.
Les ministères des affaires étrangères et de la défense viennent de rappeler les envoyés spéciaux à la prudence (du jamais vu...).