Une fois de plus, on attend la voix et la dimension européenne dans les opérations en cours. Seule la Grande-Bretagne a promis, hier soir, un concours logistique (d'ailleurs pas détaillé). Au Mali, on parle pourtant de bloquer des groupes terroristes de plusieurs enlèvements d'occidentaux dans l'ouest de l'Afrique, et des responsables des exactions qui ont un peu ému en Europe, ces derniers mois.
Déjà que les Européens se pressaient pas pour concourir à la force européenne de formateurs (des Polonais, des Espagnols), on peut se demander ce qui va véritablement en rester, si les combats se poursuivent. D'autant plus que l'armée malienne a encore subi des pertes importantes cette semaine.
Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront de la débandade un peu pathétique de militaires européens engagés dans l'Eufor dans N'Djamena en 2008. Ce sont les forces spéciales françaises qui s'étaient chargées d'exfiltrer ces courageux militaires européens...
Alors qu'il devient de bon ton de croire que des mutualisations de matériels au niveau européen régleront tout, constatons d'abord et avant tout qu'en Afrique, l'Europe ne s'est jamais pressée pour intervenir quand les évènements se gâtent.
Pour avoir voulu temporiser, et internationaliser le ban, la France se retrouve désormais plus seule que jamais (1). Un engagement dont le financement grèvera, in fine, le seul budget français. L'argent, finalement sans doute la seule explication de l'absence de nos camarades de jeu de l'UE.
(1) l'annonce de l'arrivée de contingents africains la semaine prochaine ne changeant évidemment pas grand chose à la réalité des engagements, sur la ligne de front.