Une photo de la FOB Gwan datant de 2010, transmise par l'ECPAD. Les lieux ont notablement changé depuis.
Quatre soldats français ont été tués en Kapisa, a confirmé le chef de l'Etat, lors de ses voeux au personnel diplomatique. Le bilan des blessés évolue entre un minimum de 8 et un maximum de 14 blessés (7 classe A, 7 classe B).
Le conseiller communication de l'EMA doit, à 12h30, donner de bref éléments d'explications à la presse. Selon des éléments convergents, le tir du soldat afghan vers les militaires français est intervenu à Gwan, dans la vallée de Tagab. La France y a deséléments, sur une FOB, sur laquelle sont également basés des Afghans.
L'EMA avait récemment montré un film illustrant l'arrivée de l'ANA sur place.
La succession de deux attaques de ce type va jetter l'incompréhension chez les soldats français, déjà circonspects sur une partie des soldats afghans avec qui ils travaillent. Et rendre complexe les éléments de langage de leurs cadres, en Kapisa, comme à Paris. Une forme d'angélisme était souvent audible, en contradiction avec les éléments du terrain. La raison ne risque pas de triompher, dans le courant de la journée et les jours qui viennent.
Sans vraie surprise, le président de la République a réagi violemment à ce deuxième épisode de tir de soldat afghan sur nos militaires. Cela augure mal d'un sommet franco-afghan, le 27 janvier. La violence du ton remettra peut-être en cause la signature du traité d'amitié franco-afghan, prévu ce jour-là.
Dans l'immédiat, le président renvoie en Afghanistan son ministre de la Défense, présent sur place il y a 20 jours. Un déplacement annoncé, qui devrait donc être placé sous très haute sécurité.
Déjà, pour le réveillon, le cabinet de Gérard Longuet avait évoqué des "problèmes de sécurité" (un comble alors que le discours officiel ne fait état que de progrès) pour expliquer les modalités restrictives du voyage qu'il avait effectué sur place, avec seulement quatre journalistes sur les 12 prévus à l'origine.
La presse, notamment France 2, avait contesté cette entorse à la tradition, qui veut que chaque année, la presse puisse relater le réveillon des soldats, en Afghanistan.
Problème de sécurité ou pas, la presse est interdite en Kapisa, sur décision de l'Elysée, depuis que ma confrère Patricia Allémonière y a été blessée, cet été. Il est évident, et ce blog l'a martelé à plusieurs reprises : sans témoins, cette guerre, et cette paix sont ingagnables.
Ce soir, les Français, qui ne comprenaient déjà pas pourquoi mourraient les soldats dans des actions de feu, comprendront encore moins pourquoi quatre militaires ont été tués par un soldat afghan.