Dans le couloir qui mène à la chapelle de Tora, les photos des neufs morts du col d'Uzbeen (photo : Jean-Marc Tanguy).
Le CEMA déplorait la judiciarisation des activités militaires, lors de ses voeux, le 17 janvier dernier. Mais pensait-il, en le disant, à l'embuscade d'Uzbeen ? On a appris ce matin que la Cour d'appel de Paris permettait l'ouverture d'une enquête pour homicides involontaires, après l'attaque du 18 août 2008. 8 parachutistes du 8e RPIMa étaient morts dans l'embuscade, à l'époque, ainsi qu'un auxiliaire sanitaire du 2e REP, qui tentait de sauver les blessés. Un 10e soldat, appartenant au RMT, était mort dans l'accident de son VAB, qui roulait de nuit pour renforcer les troupes en Uzbeen.
Assez tôt, les familles avaient fait savoir qu'elles souhaitaient disposer d'éléments sur les conditions de l'embuscade, et la réaction des forces alliés (française, américaine, afghane) en présence cette nuit-là.
Plusieurs faits avaient d'ailleurs troublé les députés qui s'étaient rendus sur place, dans la foulée (lire par ailleurs le témoignage de Christophe Guilloteau). Le communiste Jean-Jacques Candelier avait demandé une commission d'enquête, repoussée par la droite.
Par la suite, Pierre Lellouche avait notamment évoqué le manque d'expérience d'un JTAC américain incorporé à la colonne, ce qui avait vraisemblablement contrarié l'action des aéronefs.
Les familles ont toujours fait savoir que cette plainte ne visait par l'armée, mais la chaîne de décision locale.