Les soldats libyens ont le moral dans les chaussettes. Ce sont les "écoutes" réalisées par la France qui tendent à l'accréditer, a déclaré ce matin le ministre de la défense, sur Europe 1, pendant que son confrère des affaires étrangères parlait, lui, sur RTL.
Les fameuses écoutes laisseraient entendre que les troupes pourraient être amenées à changer d'avis sur leur engagement. Il ne doit pas y avoir d'artilleurs et de tankistes dans le lot puisque les canons du colonel K., eux, continuent à tonner.
Sujet qu'on essaie en général d'éviter, comme celui, plus vaste encore du renseignement, les écoutes sont évidemment un élément de température non négligeable pour mesurer l'état d'une armée adverse (1).
On ignore comment le ministre a eu pu être aussi affirmatif, puisque, soyons naïf, aucun moyen d'interception de communications n'est officiellement déployé dans cette zone. Notons cependant que des aéronefs (AWACS, avec ses ESM), un ATL-2, voire un Gabriel qui pourrait s'être perdu, ou même, des frégates de la marine, disposent de moyens de guerre électronique plus ou moins développés. Les plus simples permettent seulement de cartographier les émetteurs d'une zone, tandis que d'autres sont conçus pour les interceptions elle-mêmes. Et certains ont les deux...
(1) et pas connaître les sources des journalistes : le président l'avait dit lui-même il y a quelques mois, cela ne présente aucun intérêt, puisqu'on lit tout ensuite dans la presse.