Une idée de ce que peut être l'intérieur d'une structure de pilotage d'une opération aérienne : dans le JFACC de la NRF12, cornaqué par la France (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Seuls deux pays ont la capacité à piloter des opérations aériennes complexes, la France et la Grande-Bretagne. Cette capacité, incarnée par un CAOC (combined air ooperations center) sera peut-être amenée à entrer en scène, si le volume de forces aériennes le nécessitait, ce qui ne semble pas être encore le cas, au stade actuel.
Le hasard fait parfois bien les choses puisque le commandement de la défense aériennes et des opérations aériennes (CDAOA) a déjà, à plusieurs reprises, mis en oeuvre des CAOC dans le cadre de sa contribution à la Nato Response Force (NRF). A une époque où beaucoup dissertaient sur l'interopérabilité, certains moustachus -au propre comme au figuré- la mettaient même, donc, en oeuvre. Cet effort, qui pouvait, à l'époque, apparaître un peu théorique, a cependant été soutenu, sous l'impulsion des généraux Jean-Patrick Gaviard (1) et Patrick de Rousiers (2).
Pour l'anecdote, sur l'une de ces "manips", un CAOC avait même été mis en place à... Solenzara !
Le CAOC de Vincenza, pendant le Kosovo, gérait un millier de sorties par jour. Le CAOC français n'a pas cette capacité : cependant, à deux, Grande-Bretagne et France ont la capacité -ce qui serait un beau symbole, un de plus- à gérer la manoeuvre aérienne.
Ce qui semble commencer à gratter un peu sous les bras, notamment nos amis italiens, qui réclamaient, hier, l'entrée en scène de l'OTAN, pour piloter la manoeuvre. Une histoire de sous, ou d'égo. Ou les deux.
(1) On a revu le général Gaviard, samedi, sur une chaîne d'information continue. Il était patron des éléments français lors de l'offensive aérienne au Kosovo, puis commandant du CDAOA. Ce spécialise des affaires otaniennes a, depuis son départ de l'armée de l'air, conseillé l'OTAN.
(2) son successeur au CDAOA, aujourd'hui inspecteur général des armées air. L'actuel patron du CDAOA, et, à ce titre, un des hommes forts d'Harmattan, est le général Gilles Desclaux. Le "pilote" en charge, au niveau de l'EMA étant, officiellement, le chef du CPCO, le général (Terre) Didier Castres. Même si, dit-on, le CPCO compterait également quelques aviateurs aguerris dans la gestion des opérations aériennes, récemment promus.