Parler de la guerre quand la guerre se déroule est toujours un exercice périlleux, pour les communicants. Comme pour les journalistes.
Derrière les point presse, et derrière nos posts, des aviateurs et des marins du ciel sont au première loges, au-dessus d'un territoire hostile. Ne l'oublions pas, ce qui est arrivé à un F-15E de l'US Air Force peut arriver, à tout moment, à un Rafale, un Mirage 2000D, un SEM.
Cette réalité peut amener à rendre prudent, dans la restitution des évènements.
Néanmoins, on l'a vu samedi dernier, une frappe d'AASM a été connue dix minutes après avoir réalisée, en Libye. Dix minutes. Le Rafale a frappé, dix minutes plus tard, un SMS informait le porte-parole de l'EMA. Qui l'a dit à la presse, en direct. Alors que les avions n'étaient pas encore rentrés à la maison. Personne ne s'est ému de cette compression du temps.
Alors que la précision et la réactivité des posts, sur ce blog, intrigue, notamment à la DPSD, je m'interroge, moi-même. Pourquoi un service de renseignement directement rattaché au ministre enquête, une fois de plus, sur un journaliste ? Le président l'a lui-même dit, inutile d'écouter les journalistes, puisqu'ils écrivent tout de suite ce qu'ils savent ?
Pourquoi cette même DPSD ne s'est-elle pas inquiétée d'autres situations bien plus passionnantes ? Mon confrère Jean-Dominique Merchet s'est posé la question, pour un réserviste de l'armée de l'air, par exemple.
Je préviens, et je le dis très publiquement, pour que les choses soient bien claires, dans toutes les têtes : j'ai été victime, en décembre 2008, d'un terrible erreur de jugement de cette même DPSD, qui a gravement compromis... ma réputation professionnelle. J'attends toujours que cette erreur soit réparée. Et je ne laisserai plus rien passer.