Le Daily Teleraph poursuit aujourd'hui le feuilleton de l'été sur les carences de l'armée britannique en Afghanistan, avec le secteur très sensible du renseignement. Le déficit de capacités est de 40% en matière d'ISTAR (intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance), assure le quotidien, en se fondant sur un témoignage récent d'officiels devant les Communes. On note aussi des sous-effectifs entre 10 et 40% dans les spécialités d'interprète-photo, de linguiste, de capteur HUMINT, et du géoréférencement.
L'ISTAR est principalement (mais pas seulement) assuré par des aéronefs, et notamment, des drones. Selon mes sources, la Grande-Bretagne mobiliserait en Afghanistan jusqu'à six drones Lydian (endurance : 15 heures, charge utile visible/infrarouge, mais pas de satcom), mis en oeuvre par Thales, dans le cadre d'un contrat d'externalisation prolongé encore au début de l'été, ainsi que trois drones MALE Reaper, à Kandahar. Des minidrones Desert Hawk sont également mis en oeuvre directement par l'infanterie. Par ailleurs, les six Tornado déployés actuellement à Kandahar disposent de capacités ISTAR. Le système ASTOR est aussi déployé régulièrement par la RAF.
En comparaison, la France déploie actuellement deux drone MALE Harfang à Bagram, trois Mirage F1CR à Kandahar, ainsi qu'un nombre indéterminé (mais apparemment toujours résiduel) de drones tactiques SDTI, à Tora. Tous les hélicoptères français engagés en Afghanistan disposent de capacités ISTAR plus ou moins étendues. Le summum étant évidemment apporté par les Gazelle Viviane du 3e RHC, dont les résultats n'ont pas déçu, c'est le moins que l'on puisse dire, depuis octobre dernier. Des moyens ISTAR complémentaires sont également mis en oeuvre par d'autres unités de l'armée de Terre.
En tout état de cause, l'essentiel de ces moyens ISTAR a été injecté après l'embuscade d'Uzbeen, sur ordre direct du Premier Ministre.