On peut avoir été quatre fois en Afghanistan pour des séjours de six mois et en revenir sans la moindre médaille. C'est possible, en tout cas dans l'armée canadienne, où on ne récompense que les actes héroïques, comme l'illustre une dépêche de la Canadian Press, que j'ai mis en lien à la fin de ce post. L'autre problème décrit étant que l'on peut aussi attendre parfois très longtemps des médailles promises.
On le sait, le principal problème du soldat français, sans considération d'uniforme, est un peu celui-là, et d'autant plus depuis qu'on donne des légions d'honneur à des vedettes civiles. Chez Hervé Morin, le 13 juillet dernier, on remettait des croix de valeur militaire à des sous-officiers des forces spéciales pour des faits remontant à... 2007 ! Vu les citations accompagnant les croix, on peut dire que les récipendiaires les avaient plus que méritées, mais le temps... La CVM reste cependant une valeur sûre, et l'attribution d'une légion d'honneur à un commando para du CPA10, qui ne l'avait volée me semble être une initiative audacieuse à renouveler.
"Souvent, il faut tractionner pour récompenser des soldats méritants, qui ne seront même pas décorés, en plus, pendant leur séjour chez nous, du fait du temps que prennent les démarches" m'a expliqué un jour un officier dont j'ai légèrement modifié les paroles pour éviter qu'on ne le traque impitoyablement pour avoir eu l'outrecuidance de se plaindre.
Rare contre-exemple, les "Afghans" du 8e RPIMa ont été décorés dans des délais-records : sur place pour certains, à la dissolution de la TF CHimère (janvier 2009) par Hervé Morin, et encore en juillet, à l'occasion de la passation de commandement.
Autre exemple, tiré du post précédent, les personnels médicaux, qui en Afghanistan opèrent sur la même ligne que les fantasssins, sont les oubliés, comme les personnels opérant entre 0 et 50 mètres-sol (les équipages d'hélicoptères et leurs commandos), comme les démineurs, etc.
On voit mal cependant comme le système d'attribution, qui est plutôt, dans ses effectifs, promis à dépeçage, pourrait devenir plus performant.
En 2003, un ministre soucieux de valoriser ses troupes avait institué des "réunion bonnes affaires". Il se faisait livrer tous les compte-rendus du terrain, et faisait monter à Paris les policiers qui s'étaient illustrés le semaines précédentes. Il s'appelait... Nicolas Sarkozy.
La dépêche canadienne :
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5jadO4ipv7mhZAzw91k9eXvNTs-zg