Un sergent du 2e REP a été tué en milieu d'après-midi par un "éclat de roquette antichar" dans le sud de la vallée de Tagab, vient d'annoncer l'Elysée, dans un communiqué. Il est le 43e mort français en Afghanistan, et le septième de l'année. Trois paras ont également été blessés par balles, lors du même affrontement, avec les insurgés, avant d'être préservés sur le COP51, puis évacués par hélicoptères sur le rôle 3 de Kaboul. Le pronostic vital de l'un d'eux est réservé.
Selon nos sources, le sergent R. était d'origine polonaise, et avait une dizaine d'années de service. Au 2e REP, il appartenait au groupe de commandos parachutistes (GCP), chargé d'éclairer et renseigner le régiment (ici la task force). Les trois blessés appartiennent également au GCP régimentaire (1).
L'EMA explique que la TF Altor était en couverture d'une MEDCAP dans le village de Payendakhel, situé à quelques kilomètres du COP51, où stationnent des éléments de l'ANA et de la Légion.
Deux autres autres parachutistes du 2e REP avaient déjà été tués en Afghanistan : le caporal-chef Rodolphe Penon, en portant secours aux paras du 8e RPIMa, le 18 août 2008, en vallée d'Uzbeen. Le caporal Robert Hutnik avait quant à lui été tué, vraisemblablement par un sniper insurgé, le 8 avril 2010, lors d'une opération en vallée de Tagab.
Le sud de la vallée de Tagab focalise actuellement les efforts des insurgés, et les TIC y sont quasi-quotidiens. Depuis que la France s'est installée en Kapisa (été 2008), les tirs sont aussi réguliers sur la FOB de Tagab-même, et désormais, sur les COP.
La frontière (relativement artificielle) entre le GTIA Kapisa et le GTIA Surobi a d'ailleurs été déplacée vers le nord, il y a quelques mois, précisément pour tenir compte de l'évolution de l'activité insurgée. L'armée française a multiplié les COP, dans cette zone, cruciale, puis c'est là que passe la main supply road (MSR), enjeu, avec la population, des combats entre Français et insurgés.
(1) un GCP avait déjà payé de sa vie son engagement en Afghanistan : il s'agit de l'adjudant-chef Pascal Correia (GCP/1er RCP), premier OMLT tué au combat, le 25 juillet 2007.