vendredi 11 juin 2010

Le PACDG cinq mois en mer

Le chef des armées a confirmé hier que le porte avions Charles de Gaulle partira en opérations dans l'océan Indien en octobre, pour une durée de cinq mois, et ne reviendra à Toulon qu'en février 2011.
Le programme sera à l'identique des déploiements précédents : coopération avec les pays de la zone, et notamment l'Inde (escale à Goa), et, même si le terme n'est pas lâché, opérations au-dessus de l'Afghanistan. Le terme de l'Elysée couvre un spectre large : "prévention des mouvements terroristes entre la corne de l'Afrique, la péninsule arabique, l'Iran et le Pakistan".
On ignore si cette présence des avions du groupe aérien embarqué -dont on ne connaît pas précisément le créneau- au large de l'Afghanistan se traduira par une réduction parallèle de voilure de l'armée de l'Air, à Kandahar. Le retour du Rafale "Air" n'est notamment pas prévu avant le début 2011.
Quand on a le choix, la présence des chasseurs, au coeur même de la poudrière afghane, semble plus rationnelle (meilleure réactivité, meilleure persistance) que des chasseurs embarqués, qui doivent effectuer un long transit, pour rallier l'Afghanistan.
Rappelons que ce déploiement s'effectue de surcroît en plein coeur du mandat de la nato response force (NRF), dont la France prend, au 1er juillet, la responsabilité de la composante maritime : on l'oublierait presque, les annonces d'hier n'en faisaient apparemment pas état. Dans le catalogue opérationnel fourni par la France, figure le groupe aéronaval, avec un BPC.
Dès que j'avais évoqué le missionnement du PACDG en océan indien (dans un océan de scepticisme), dès cet hiver, on m'avait fait remarquer qu'il ne serait pas incompatible avec la prise d'alerte de la NRF.
Le principe de cette dernière étant de fournir des moyens sous préavis court, on voit cependant mal comment le PACDG, qui progresse à 540 nautiques (1) par jour, pourrait rallier rapidement, une éventuelle zone de crise en Méditerranée, ou en Atlantique...
Par contre, si la NRF était activée au coeur de cette poudrière du monde qu'est l'Océan indien, le groupe aéronaval serait, pour ainsi dire, très vite au coeur de l'actualité.

(1) et non 540 noeuds, comme je l'avais indiqué par erreur.