Pour la première fois, les universités d'été de la défense seront ouvertes par deux présidents de
commissions de défense fraîchement élus à leur poste, Christian Cambon (Sénat) et Jean-Jacques Bridey (Assemblée).
Décrit par un ancien collègue de la commission de la défense comme un homme "un-peu-triste-qui-ne-sourit-jamais", Jean-Jacques Bridey est déjà la révélation-surprise de ce début de quinquennat dans le domaine de la défense, quoiqu'il officie au parlement. Dans une élection sans concurrent(e) déclaré(e), il a repris le bureau de Patricia Adam, balayée dès le premier tour de la législative de Brest par un jeune macronien, Jean-Charles Larsonneur.
Comme pour incarner un certain renouvellement par rapport à celle qui l'avait précédé, plus discrète, l'élu du Val-de-Marne s'est retrouvé omniprésent dans les médias en juillet, passant sans difficulté majeure d'un studio de télé d'info en continu à une station de radio ou à un grand oral impromptu avec un journaliste spécialisé. Il a pris très vite -et plusieurs fois publiquement- le parti d'un CEMA dont il a par la suite déploré le dépôt de képi.
Affichant régulièrement un... sourire de sphinx, il a aussi, en bon soldat, défendu bec et ongles les promesses présidentielles sans forme de doute. Respect d'une forme d'infaillibilité jupitérienne, sans doute. Tout en reconnaissant que les fin de mois seraient compliquées en 2017.
Macronien de la première heure, le nouveau président n'a pas repris de pont -comme le nouveau CEMA- ou dirigé une entreprise d'armement, mais il a des idées très précises pour faire vivre son poste, et "donner les moyens nécessaires à la défense", voulant téléporter sur le terrain une commission faite à plus de 80% de nouveaux. Dont il a pris une dizaine "sous son aile". Assez régulièrement, les représentants iront donc en province découvrir, sur une journée, un régiment, un fournisseur de la défense, de quoi remplir rapidement leur culture générale.
Car Philippe Vitel, député LR balayé en juin par une législative dans le Var le reconnaît, il faut "des années" pour se forger une culture des dossiers qui permette de comprendre le travail législatif et le système défense, particulièrement complexe. "Il faut faire l'IHEDN, se bâtir un carnet d'adresses, assister aux auditions" explique l'ancien élu.
Et parfois, dépasser les différences partisanes.
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JJ Bridey s'essaie au pilotage du Titus, en mars dernier, au Sofins. Photo JMT