Les commentateurs avertis, auxquels je n'appartiens pas, l'ont déjà caricaturée. La mindef serait
"froide" -il est vrai qu'on ne la voit pas beaucoup sourire quand on peut l'approcher-, aurait été "inexistante" dans la crise De Villiers-Macron -son interview dans le JDD n'a pas rassuré les masses-, et, ce n'est jamais très bon quand l'actu est aride comme maintenant, "distante" avec la presse.
Et pourtant, malgré tous ces qualificatifs, justifiés ou non, la ministre a pour elle un atout, presque, maître : elle peut être entièrement... disponible. Car elle est la bien la première à ne pas avoir d'autres sujets à traiter. Là où ces dernières années, ses prédécesseurs avaient un mandat -ou une attache politique- local en région, parfois loin de Paris. Ce qui, chez ses prédécesseurs, pouvait, à l'instar des députés, contraindre à écourter la durée du travail réalisé à Paris. Et/ou à utiliser les moyens aériens de l'état avec régularité.
Certes, on peut rappeler que les cabinets, et notamment leurs directeurs sont choisis avec soin, mais un ministre doit être présent, un ministre de la santé en vacances en sait quelque chose après une canicule. Or, à la défense, c'est tous les jours la canicule sur le thermomètre des opérations... ou on l'a vu, des entraînements et des faits divers.
Jean-Yves Le Drian avait des attaches lorientaises, souvent reprochées par les commentateurs parisiens. Mais à sa décharge, il labourait néanmoins le vendredi et le lundi le tissu industriel régional, un de ses passions comme président de région, puisqu'il n'avait pas renoncé à cette fonction.
On le sait, MAM (qui deviendra vite l'étalon de comparaison des militaires avec l'actuelle ministre sur le registre "MAM, elle, patati, patata") avait elle des attaches au pays basque, tandis que Gérard Longuet, lui, avait son coeur politique dans l'est. Alain Juppé, lui, n'est pas resté suffisamment longtemps pour entrer dans les statistiques, et Hervé Morin, lui, on le sait, avait de multiples passions, dont celles pour la Normandie, mais aussi pour son parti politique, dont la surface lui avait permis d'accrocher l'hotel de Brienne.
Bref, dans ce tableau des prédécesseurs, la ministre part avec un potentiel d'avance.
Autre première, qui n'a évidemment rien à voir avec ce qui précède mais que je signale, la ministre est aussi la première mère de famille à s'installer à l'hôtel de Brienne. Une mention absente dans la biographie postée sur le site du mindef, un peu sèche.
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