A l'époque où certains observateurs pronostiquaient à nouveau un civil à la tête de la gendarmerie, la nomination du général Denis Favier à la tête de la DGGN
est un signal clair sur la militarité de l'arme, que cet officier a toujours incarnée. L'âge du nouveau directeur -53 ans- étant un autre signe.
Fils de militaire, saint-cyrien, Denis Favier s'est vite fait un nom en arrivant au GIGN, qu'il mène personnellement à l'assaut, le 26 décembre 1994, son propre adjoint commandant la deuxième colonne. Cette opération rend le Groupe célèbre dans le monde entier par son exemplarité : tous les otages sont saufs, tous les preneurs d'otages neutralisés. Et tous les membres des colonnes d'assaut, malgré des blessures, parfois sévères, survivent à cet assaut inédit.
Quelques mois plus tard, il emmène le GIGN dans l'opération Balbuzard noir : dans le poste de veille du Clem, il raconte aux marins présents l'opération de Marignane. Quelques jours plus tard, le GIGN et le COS auraient pu avoir à mener la plus importante libération d'otages de l'époque : 300 militaires de la FORPRONU, dont un grand nombre de Français, retenus comme boucliers humains à Sarajevo (1).
Denis Favier suit un parcours sans faute : il organise en Savoie la sécurité du G8, est nommé au stratégique bureau du personnel officier de la DGGN, commande la région Ile-de-France.
Entretemps, il a imposé en 2007 un grand GIGN totalisant 380 membres, seul outil viable, selon lui, pour gérer les crises modernes. A nouveau chef de l'unité qu'il incarne, il est tarponné, en avril 2008, avec quelques hommes en océan Indien, pour participer à la gestion de la crise du Ponant (2). Il n'hésite pas non plus à aller, en Afghanistan, participer à une opération de STU (search task unit) avec les gendarmes du GIGN. Il a milité pour que les gendarmes du Groupe puissent participer à cette mission, au coeur de la lutte conter les groupes insurgés.
Sa nomination à ce poste emblématique n'étonne pas. Ces dernières années, il apparaissait en interne comme un DGGN très probable. Il était jusqu'à aujourd'hui membre du cabinet de Manuel Valls comme conseiller gendarmerie.
(1) j'avais raconté la suite dans RAIDS 300 : les otages seront finalement libérés par le fermeté du COMFOR français de l'époque, face aux Serbes.
(2) qui lui vaudra sa deuxième étoile sur sa croix de la valeur militaire, la première ayant été attribuée en 1995, après Marignane.