Le député Christophe Guilloteau, membre de la commission du livre blanc et co-rapporteur de la
mission d'information sur Serval livre quelques éléments de son déplacement au Mali, la semaine denrière. Tout juste descendu ce matin de l'avion qui le ramenait d'Afrique, il a ensuite filé à l'Elysée où le LBDSN était présenté aux membres de la commission éponyme, avant de partir pour Aubagne, célébrer avec les légionnaires les 150 ans de la bataille de Camerone, demain.
Quels sont les enseignements de cette petite semaine au Mali ?
Les militaires de l'opération Serval nous ont très bien reçus. On a pu voir tout ce que l'on souhaitait. Nous sommes montés jusqu'à Tessalit à bord de trois Puma, escortés par un Tigre, avant de redescendre sur Gao. On a survolé pendant une heure environ l'Adrar, où nos soldats se sont battus. Il règne une chaleur qu'on n'imagine pas. A 45°, on ne tient pas quatre jours, et pourtant, nos soldats l'ont fait. On a pu aussi rencontrer le général Barrera, dans le nord, et le patron de Serval, le général de Saint-Quentin, à Bamako. Ils ont bientôt terminé leur temps de commandement sur place. Les parlementaires ont également pu rencontrer le ministre de la défense et le premier ministre maliens.
Qu'est ce qui vous a marqué sur place ?
La vie reprend son cours à Gao. Les écoles rouvrent, les habitants reviennent. Et le marché rouvrira bientôt, La France a financé sa reconstruction. Et la municipalité l'a baptisé du nom de Damien Boiteux, le premier mort de l'opération Serval. Cela a été une surprise de voir ce marché, hier, avec le général Barrera, baptisé du nom de ce pilote du 4e RHFS. Les habitants donnent aussi plus spontanément du renseignement sur les soutiens des djihadistes qui sont restés sur place. Mais c'est à la justice malienne de faire le tri, une centaine de policiers maliens viennent aussi d'arriver à Gao.
Sur le terrain, j'ai été marqué par ces citernes de carburant posées un peu partout dans les immensités désertiques. On comprend mieux l'effort logistique qui a été produit par l'armée française.
Quel est le programme de la suite de la mission d'information ?
Nous allons entendre les généraux Mercier et Ract-Madoux, puis nous rendre dans les capitales européennes. Parmi les choses étonnantes que j'ai vu au Mali : un hôpital militaire allemand, un rôle 2, avec 9 médecins, mais aucun patient à l'intérieur. Et tout cette installation, à 70 km de Bamako, consomme 1500 litres de fioul par jour pour climatiser l'ensemble.
Vous avez également repris contact ce matin avec les basses réalités budgétaires françaises...
Nous sommes arrivés en retard ce matin à la présentation du livre blanc, à l'Elysée, car l'avion qui nous ramenait d'Afrique était lui aussi en retard. Mais j'ai été assez étonné que pour une remise de livre blanc, on n'ait pas de livre blanc dans les mains, mais un dossier de presse. Pour un document qui était attendu en décembre dernier...