C'était le 12 avril 2013 : un hélicoptère EC145 a volé sans pilote aux commandes, sur la base
aérienne 125 d'Istres. Ce 25 avril, le constructeur a présenté son concept, lors du troisième vol sans pilote à bord réalisé dans le cadre du programme.
Le principe technique est à la fois simple et complexe. Il s'agit de tirer parti des extraordinaires capacités des pilotes automatiques (PA) dont disposent les hélicoptères de la gamme. Dans la marine française, les Caïman marine, appareils monopilotes, peuvent ainsi revenir à bon port et se poser, en cas de défaillance du pilote, grâce au seul PA.
En exploitant la ressource du PA, le système de dronisation n'est pas très intrusif. Il ne suffit "que" d'intégrer à bord de l'appareil un gros boîtier qui prend le volume d'un siège, et le reste est géré par une station de contrôle au sol.
Cette démonstration technique effectuée, Eurocopter veut sonder le marché. Le choix de l'EC145 ne semble pas totalement anodin. Il dispose donc un PA d'un bon niveau, et bien des opérateurs militaires l'exploitent déjà, dont l'armée américaine.
L'EC145 est aussi plus gros que le petit hélicoptère dronisé par une société américaine, et qui a été utilisé pour des essais au profit de la France.
En ce 25 avril, Eurocopter envoie donc un message à ses clients, et à ceux qui ne le sont pas encore : avec nos hélicoptères, vous aurez donc deux produits différents en un. Par les temps d'optimisation qui courent, un atout difficile à ne pas examiner de plus près.
Il faudra néanmoins pour cela que la législation sur les drones progresse, car actuellement, hors utilisation militaire, cet appareil ne peut pas évoluer dans la circulation aérienne générale.