Aucune vraie surprise dans le LBDSN (ou SM ?) présenté ce jour. Les effectifs vont encore se réduire de
24.000 (s'ajoutant aux -54.000 déjà prévus entre 2008 et 2014...), la force opérationnelle terrestre est bel et bien encore rabiotée comme je l'avais révélé dès le 11 avril pour se limiter à 67.000 militaires. Globalement, tous les contrats opérationnels et tous les parcs -la chasse est réduite à 225 chasseurs, marins compris !- prennent de gros coups de canifs.
Il faut donc être naïf pour se féliciter de ce véritable déclassement. Même au motif que cela aurait pu être pire. La France perd sa capacité d'action, et ce n'est pas une quelconque mutualisation européenne qui la lui redonnera.
Le seul motif de satisfaction, pour moi, il n'est pas trop tard, réside dans la consolidation réelle des capacités de renseignement et de forces spéciales (au moins trois généraux doivent être contents, aujourd'hui...). Comme je l'ai déjà expliqué ici le 4 mars, on se dirige bien vers un net renforcement des capacités d'action du COS qui pourra mieux travailler semble-t-il avec la DGSE (mais la formulation du LBDSN est assez alambiquée pour qu'on puisse tout comprendre : sera renforceé la capacité du COS "à se coordonner avec les services de renseignement"...).
Autres choyés, les spécialistes du renseignement. La DRM pourra bien bénéficier de CERES, un capteur ROEM qui devenait incontournable pour les équipes du général Bolelli. Tout comme des "avions légers légers de surveillance et de reconnaissance (ALSR)" qui émargeaient pas loin de la deuxième-troisième priorité du moment, presque à égalité avec les drones. Ces ALSR étaient, avec les drones multicharges (ROEM et ROIM) depuis longtemps sur la liste au père Noël, mais les budgets évitaient soigneusement de les financer. C'est chose faite, de quoi faire enfin rentrer le renseignement français dans le 21e siècle. Pourvu que ces belles promesses soient suivies d'effets...