La mort du SM Benjamin Bourdet, ce 14 juillet le rappelle : la marine est impliquée dans les opérations en Afghanistan, et pas qu'en fournissant, très régulièrement depuis 2001, des commandos marine même s'ils constituent la totalité des pertes. Ces quatre morts représentent 5% des pertes françaises, mais les effectifs de la marine qui se sont succédé dans la zone, à terre, représentent bien moins que cela, rapporté dans le total.
On trouve des marins à tous les échelons, en Afghanistan : dans les centres d'opérations, où ils sont très régulièrement interprètes-photos, spécialistes en cynotechnie, et même comme spécialistes des actions civilo-militaires (1). Plusieurs infirmiers se sont succédé en Afghanistan, au sein des OMLT, mais pas seulement : le premier maître Frédéric Paré, issu de la base de Lorient, perd la vie dans une attaque, en 2006, alors qu'il accomplit son 2e mandat au sein du GFS Ares.
Un marin était aussi copîlote d'un des deux Caracal de l'armée de l'air qui était intervenu à Uzbeen, le 18 août 2008 (2). D'autres marins du ciel étaient venus, rappelons-le, opérer à Kandahar, en 2009 (3). Une expérience qui ramenait la marine aux temps de l'Indochine, quand l'aéronavale opéra, aussi, à terre, mais qui reste aussi comme une expérience cuisante, malgré un bilan honorable (20 GBU-49 tirées).
Néanmoins, ce sont les commandos marine qui auront le plus donné, depuis 2001. Ils font partie des premiers à avoir mis le pied sur le sol afghan. Un des premiers morts français fut un commando marine, le premier maître Loïc Le Page, le propre fils du créateur du COS. En 2006, ce commando aguerri périt les armes à la main, à la tête de son escaouade, lors d'un combat acharné avec les insurgés du sud afghan.
Un autre membre du commando Trépel, le SM Jonathan Lefort, est mort dans des conditions similaires en vallée de Bedraou en décembre dernier. Une trentaine d'insurgés étaient tombés dans les furieux combats furieux, à l'époque.
(1) le GIACM de Lyon est interarmisé.
(2) son parcours avait été révélé dans un hors série de RAIDS consacré à 100 ans d'aéronavale.
(3) un mandat largement évoqué dans le hors-série 33 de RAIDS consacré à 15 ans d'opérations aériennes.