Voici la lettre que me transmet Jean-Louis Tosque, un ancien fusilier-commando de 57 ans. Elle traduit, à mon sens, le désarroi qui frappe, aujourd'hui, la communauté militaire, d'active, ou les anciens, sur l'insuffisant rayonnement de l'engagement français en Afghanistan, ainsi que des morts et des blessés qui en résultent.
Jean-Louis Tosque dit avoir envoyé ce mail à la présidence de la République :
"Monsieur le Président,
Militaire en retraite, je suis touché par la perte de nos soldats et sensible au fait que leur sacrifice n'est pas suffisamment, voire pas du tout, reconnu par les médias. En tant que chef des armées, vous avez la possibilité d'associer la nation à un hommage solennel à ceux qui donnent tout pour la mission que vous leur avez confiée. Pour cette raison, je vous suggère que lors des cérémonies du 14 juillet, à la suite des honneurs, après votre revue des troupes, il y ait un appel des noms des soixante-trois morts au combat, suivi de la sonnerie aux morts et de l'hymne national ! Votre agrément à cette suggestion serait appréciée de toute la communauté militaire, des familles et de la nation qui prendrait conscience de l'engagement de son armée.
Par avance je vous remercie de l'attention que vous voudrez bien porter à mon courrier et je vous prie d'agréer l'expression de mon profond respect."
J'ajouterai que ce mail fait écho aux récentes revendications du CSFM, que le ministre doit avoir entendu, puisqu'il a ce soir évoqué sur BFM TV le déficit de traitement par les médias des morts au combat (1), en réponse à une question d'Oliver Mazerolle déplorant cet état de fait. On verra, assez vite, si ses services ont, eux aussi, entendu le message.
(1) il a évoqué le fait que durant la détention de deux journalistes de France 3, 26 (en fait, 27) soldats étaient morts en Afghanistan. La formulation m'a semblé ambigüe, et sans être son porte-parole, j'imagine qu'il déplorait le fait que les deux premiers avaient eu droit à plus de médiatisation que les 27 autres.