Alors que l'actu soufflait un peu chaud l'an dernier sur la Légion étrangère, avec un documentaire sur Canal+ et un livre à charge, le patron de la Légion, le général Alain Bouquin a pris un risque mesuré, mais un risque quand même, en ouvrant toutes grandes ses portes à Henri Weill, qui a sorti il y a quelques semaines un Légionnaires de 240 pages (Editions Pascal Galodé, 20 euros). L'auteur (1), lui-même fils de légionnaire, ne cache pas son intérêt pour le sujet : son projet tombait à pic, de fait.
Cet ancien journaliste de FR3 et de la 5 a pu aller à la rencontre de la 13e BDLE, du BG Altor (formé autour du 2e REP) et du 4e RE. Sa restitution de ces rencontres se déroule dans une suite d'anecdotes et d'une batterie de portraits qui permettent de mieux comprendre la singularité des légionnaires. Une population de taiseux, qui pour une fois, s'exprime, avec des répliques parfois surprenantes qui valent donc, on l'a compris, le détour.
Le livre n'élude pas non plus la série de faits divers des années écoulées -pas le coeur du livre toutefois, un autre l'avait fait avant lui-, ni le douloureux dossier du départ de Djibouti de la 13e DBLE -qui aurait néanmoins à mon sens mérité plus de pages-.
La couverture, élément souvent éludé par les éditeurs, profite d'une belle photo de GCP, prise en Afghanistan.
(1) Henri Weill s'était fait connaître quand, en poste à Nouméa, il avait pu rencontrer la capitaine Dominique Prieur alors emprisonnée en Nouvelle-Zélande, après le sabotage du Rainbow Warrior. Il a commis, par la suite, un livre sur l'opération Victor, et un ouvrage sur les Compagnons de la Libération.