Les côtes basques sont littéralement victimes « d’îles de déchets » dont le coût, en terme d’images (pour le tourisme) et de collecte est payé au prix fort. C’est ce qui a notamment donné l’idée à des industriels aquitains de développer un système global visant à les détecter précocément pour les collecter en mer même.
Le projet troisième œil du marin ou TOM est le deuxième lancé par AETOS (aigle, en grec), le cluster aquitain des drones. 700.000 euros sont investis sur deux ans par le conseil régional d’Aquitaine, Oseo, et à 50%, par les PME concernées : le basque Aérodrones, spécialiste en station-sol et en traitement d’image (il a notamment travaillé pour la société Surveycopter qui est un fournisseur du DRAC), le bordelais Fly-N-Sense, spécialiste de minidrones (il faisait partie des rares à avoir présenté un modèle en vol au dernier Eurosatory), et Maxsea, leader mondial des cartographies marine. Cette société possède une capacité de prévision de dérive des nappes de pollution.
Le drone envisagé aura une capacité amphibie, une double motorisation, et une envergure entre 3 et 5 mètres d’envergure. Il pourra tenir l’air « entre quatre et six heures » assure Hubert Forgeot, PDG d’Aérodrones, et il disposera de capteurs visible et infrarouge. En outre, il devra pouvoir être téléopéré depuis la terre ferme et une base d’opérations en mer.
D’ores et déjà, la ville de Biarritz, très impactée par ces pollutions, a décidé de prêter sa vedette d’intervention pour valider les modèles et les scénarios envisagés.
Le système global doit être opérationnel « pour l’été 2012 » assure Hubert Forgeot.
Ce drone pourra aussi assurer des missions détournées, augure le jeune dirigeant, au profit des affaires maritimes, mais aussi de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et des préfectures maritimes, pour détecter, par exemple, des dégazages sauvages. Le comptage d’oiseaux migrateurs fait aussi (déjà) partie des applications assurées par Aérodrones, sur le bassin d’Arcachon.