Il avait prévenu, il écrirait (1) : en voila le résultat, sous la forme d'un livre de 252 pages qui contient, de fait, trois parties. Dans la deuxième, Hervé Morin, qui fut l'inattendu ministre de la Défense du premier gouvernement Fillon, avant de survivre aux remaniements succesifs, livre ses souvenirs à ce poste. C'est celle qui m'intéresse, la première traitant de sa vie avant d'être ministre, et la troisième, sa vie après avoir été ministre, notamment le tour de France qu'il a entamé. D'où un tableau impressioniste qui n'est pas inutile de lire non plus.
Il y a de vraies anecdotes savoureuses dans cette deuxième partie, particulièrement quand Morin raconte l'épisode Surcouf : comment il a appris l'existence de la future tribune, et comment on tentera -en vain- d'en connaître les auteurs. Dans ce genre de livre, on n'échappe pas non plus aux souvenirs qui peuvent éventuellement fâcher, comme l'évocation des noms de Jean-Louis Borloo, de Gérard Longuet (qui a le droit à trois citations dans le livre) et de Luc Chatel dans la défense de leurs intérêts locaux, quand il a fallu réformer la carte militaire. Etonnament, le cas de la base de Luxeuil, qui avait pourtant énervé le ministre en son temps, trouve finalement justification.
Il y a aussi forcément des souvenirs autrement plus durs. En ce sens, et sans surprise, on pourra , avec forces détails, comprendre pourquoi Morin a été marqué par l'embuscade d'Uzbeen, et la fusillade de Carcassonne.
Hervé Morin, Arrêtez de mépriser les Français : pour une société de la reconaissace, Flammarion, 252 pages, 19 euros. Hervé Morin sera aussi l'invité de Dimannche Soir politique sur I-Télé et France Inter, à 18h10, ce 8 mai.
(1) Néanmoins, la sortie en librairie de l'ouvrage a été plusieurs fois reportée. Cette fois-ci, c'est le 14 mai.