Aller imaginer le départ d'un roman sur un meutre commis dans un pays plongé dans la guerre est une ficelle déjà utilisée à plusieurs reprises, dans l'écriture ou au cinéma (La nuit des Généraux). L'homme de Kaboul de Cédric Bannel fonctionne toutefois jusqu'au bout, grâce à de bons ressorts d'écriture (1), et une bonne description des luttes internes et des conflits d'intérêt qui déchirent l'Afghanistan de 2011, rendant l'issue pacifique plutôt improbable.
Dans cet Afghanistan, le chef de la brigade criminelle de Kaboul cherche à comprendre pourquoi un nouvel entrepreneur de l'économie afghane a été supprimé, et sa mort camouflée en suicide. En Suisse, un analyste travaillant pour une société de services occulte perd son ami, transpercé de balles par des sicaires. Le seul point commun entre ces morts : un dossier baptisé Mandrake.
La conclusion, inattendue, est un bon sujet de méditation sur les réalités gépolitiques du moment.
Editions Robert Laffont, 400 pages, 21 euros.
(1) et malgré tout quelques invraisemblances militaires, mais on peut pas être bon en tout.