Malgré ses bidons de Mirage 2000N, ce Mirage 2000-5 est du modèle branché : c'est un des cinq premiers "pointus" équipés de liaison 16, en France. (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Les aviateurs français ont gagné leur pari. Malgré l'engagement libyen qui consomme une part importante des ressources opérationelles, le 50e Nato Tiger Meet se tient à Cambrai, avec un plateau particulièrement riche, et un focus sur la liaison de données OTAN L16, particulièrement raccord avec l'actualité libyenne. Les 80% des chasseurs présents sur l'exercice en sont dotés, y compris les cinq Mirage 2000-5 mis en oeuvre par le CEAM. Ces avions sont les premiers de ce type équipés, et n'ont même pas encore été déclarés bon pour le service !
L'armée de l'air a aussi démontré à ses alliés les possibilités méconnues de la L16 en matière de restitution de mission et de conduite des opérations avec un système développé par la société Diginext. Il s'en est fallu de peu, quelques soucis ayant été réglés à la dernière minute avant l'ouverture du NTM2011, et même la foudre s'y est mis !
Grâce à une arctitecture maline et low-cost, on peut ainsi compenser l'absence d'Awacs, ce qui ouvre des perspectives sans bornes, par les temps de disette budgétaire qui courent.
L'armée de l'air revient de loin, pour ne pas dire de très loin : les questions de liaison de données, comme celles de drones, ont été laissées en jachère budgétaire (1) pendant d'assez longues années, risquant de mettre en péril l'interopérabilité de l'armée de l'air avec ses alliés. Au final, les terminaux installés depuis deux ans sur la génération Mirage 2000 en rétrofit permettent d'intégrer la bulle L16 -partiellement cependant-, alors que les Rafale, E-3F et E-2 Hawkeye en sont pourvus de série.
Le même processus d'économies de bouts de chandelle est constatable sur nos Awacs, qui n'ont pas les mêmes possibilités que tous les autres engagés en Libye. Bref, de bonnes leçons à considérer à l'aube de décisions budgétaires cruciales, dans les mois à venir.
(1) après le Kosovo, les Américains avaient pourtant prévenu que les prochains conflits emploieraient des avions uniquement pourvus de L16. Pour ne pas avoir traduit cette phrase en termes bugétaires, la France a manqué la disqualification de peu.