Après les récriminations d'une partie de la presse, puis celle d'un député, Patrick Balkany, un très proche du chef des armées, voilà que c'est le CSFM (conseil supérieur de la fonction militaire) qui a demandé, il y a quelques semaines, de mieux faire connaître aux Français la cause des blessés et de l'engagement des soldats morts en opérations. Le ministre a dû prendre note, en promettant des mesures, qu'il n'a pas détaillées.
Ces remarques sur le sujet des blessés, les morts au combat, l'engagement opérationnel sont récurrentes, et vont croissant dans les troupes, comme ce blog s'en fait régulièrement l'écho. Même si l'écho déplait parfois dans les sphères élevées ou intermédiaires, comme il est de bon ton de me le rappeler parfois sur un mode assez fourbe.
Pourtant, l'inquiétude sur ce manque de résonnance et de lisibilité de l'engagement militaire se propagerait désormais jusqu'à l'entourage du chef des armées. Bref, sur un sujet pourtant évident, l'occupation du terrain médiatique semble urgente.
Le problème semble aussi résider dans l'identification du bon niveau pour communiquer, et l'action de tous les acteurs. Au niveau opérationnel, les efforts de l'EMA (1) sont manifestes pour populariser, depuis le mois de septembre, les engagements opérationnels des armées (2). Pout autant, le volume d'espace médiatique consacré à la défense ne semble pas décoller. Tandis que le nombre de journalistes encartés assistant au point presse hebdomadaire du ministère connaît les mêmes soucis, après l'engouement (vite tari) de la grande presse pour les affaires libyennes et ivoiriennes. Un plus bas historique semble avoir, d'ailleurs, été atteint jeudi dernier. Une réflexion sur la formule et les contenus ne serait donc pas de trop.
(1) ses 12 personnels représentent donc un centième de la chaîne communication des armées, parfois évaluée à plus d'un millier de personnels.
(2) une illustration pertinente : les équipes de communication opérationnelle ont connu un "surge" ces derniers mois avec deux équipes image renforcées déployées en Afghanistan, autant en Côte d'Ivoire (une envoyée au début des évènements, puis une autre en renfort, dans la foulée). Une équipage image de l'armée de l'air a également été envoyée, au claquement de doigt (six heures, un record historique semble-t-il) pour couvrir l'évacuation des Français du Japon, alors que plusieurs équipes de l'armée de l'air opéraient, à Solenzara puis Suda, pour assurer la couverture des moyens aériens.