L'attaché de presse de la société Sagem a pu entrer sur la base aérienne de Solenzara, au début du mois d'avril, en se faisant accréditer prélablement, à Paris, comme le collaborateur d'un collaborateur d'un journal étranger. Sous l'oeil de plusieurs témoins, une carte périmée (1) a été utilisée à l'entrée de la base aérienne : les militaires, peu crédules, ont finalement laisser entrer (2) l'envoyé de Paris. Le procédé et la confusion des genres -on ne peut pas être journaliste et attaché de presse-, qui étonnent beaucoup dans la presse, mais pas vraiment trop, au ministère de la Défense n'est pas, de surcroît, une première.
Au ministère, c'est du procédé dont on s'étonne : sans rire ni s'émouvoir, on affirme qu'on était prêt à donner -si ce n'est déjà fait- à la société Sagem des éléments sur l'emploi au combat de son missile AASM, abondamment tiré dans les quinze premiers jours du conflit.
Il est vrai que quand on tolère des faux capitaines, on ne s'emeut pas avec de faux journalistes (c'est du second degré). C'est aussi, de fait, donner la bonne mesure de l'estime qu'on a de cette profession.
(1) un journaliste professionnel détient une carte de presse, remise à jour chaque année, dans les conditions déterminées par la loi du 29 mars 1935, du décret du 17 janvier 1936, des ordonnances des 30 septembre 1944 et 22 mars 1945, du décret du 22 juin 1949 et de la loi du 4 juillet 1974.
(2) et que fait la DPSD direz-vous ? Elle ne s'occupe plus des journalistes, en tout cas, des vrais, dit-elle.