Ciblé, pas ciblé, peu importe, les faits parlent d'eux-mêmes : malgré leur propagande continue, les insurgés afghans n'utilisent pas massivement l'arme du kamikaze. Elle est réservée, en général, aux visiteurs étrangers de marque de passage. Ce fut le cas, notamment, lors d'une attaque contre un hôtel de luxe (Serena), en 2008 (1).
La coïncidence est trop troublante pour que ce ne soit pas le ministre de la défense français qui ait été visé, ce midi, au ministère afghan de la Défense, alors que sa visite en Afghanistan a, contre toute les pratiques habituelles, été annoncée avant l'arrivée de l'intéressé. Le ministre est accompagné en permanence du CEMA et, vraisemblablement, de l'ambassadeur de France, Bernard Bajolet.
Un programme ou presque de la journée d'aujourd'hui était disponible hier, en source ouverte. Difficile de croire qu'à Kaboul, les détails n'aient pas non plus été connus. Malgré, donc, un évident problème d'horaire.
Un -et non trois comme annoncé initialement - kamikaze a pu ans difficulté entrer dans l'enceinte sécurisée et a pu arriver jusqu'au troisième étage (2). Deux soldats afghans ont été tués, et sept blessés dans les tirs qui ont suivi.
On ignore dans quelle mesure la visite du ministre se déroulera comme prévu ou non, les insurgés qui n'étaient pas encore au courant de la visite ne peuvent plus l'ignorer.
(1) le président du Sénat, Gérard Larcher, et plusieurs parlementaires avaient subi des tirs à plusieurs reprises lors d'un voyage en Afghanistan (en 2009 ou 2010) : lors de leur convoi routier, et lors d'un transfert en hélicoptère ,sans qu'on puisse déterminer si c'était l'actualité habituelle des lieux, ou lié à leur présence dans ces véhicules.
(2) soyons modestes : la même chose s'est déroulée chez nous il y a quelques jours place Beauvau, au ministère de l'intérieur.