C'est le député Michel Grall, auteur d'un rapport d'information sur la fin de vie des armements, qui nous l'apprend : la France dort sur une mine d'or potentielle, constituée par les armements dont elle doit se défaire d'ici 2015 (1). Selon le député, une belle armée sera donc disponible pour qui le souhaite, et il y a du choix (mais pas forcément de la fraîcheur partout) : 40 navires, 130 hélicoptères (Gazelle, Puma, Lynx), 150 avions (Mirage F1, Transall, Mirage 2000N, SEM), 1 500 engins blindés (AMX10P) et 15 000 camions et véhicules. "Restera à construire une véritable stratégie de pénétration des marchés intéressés" écrit l'élu.
La revente d'occasion a connu quelques insuccès : des Mirage F1 ne se sont pas imposés comme prévu en Amérique du sud, et l'Irak tarde à s'y intéresser. Seules quelques Gazelle ont été revendues à la... Tunisie, et 12 Mirage 2000C, au Brésil. On avait aussi réussi à revendre au Pakistan des Mirage III issus de l'armée de l'air et de la RAAF australienne.
Les envies des industriels de faire une bonne affaire avec des surplus potentiels bute aussi, parfois par la nécessite opérationnelle, comme ils viennent de s'en rendre compte, avec la non-revente annoncée d'Atlantique à l'Arabie Saoudite, évoquée cette semaine dans Air&Cosmos.
Michel Grall revient aussi sur les retards pris par une usine de retraitement de roquettes MLRS, sujet qui a pris près de trois ans de retard. Et constate que d'autres acteurs français nécessiteront eux aussi des structures de déconstruction, comme la SNCF et la RATP, d'où l'enjeu potentiel, en terme de filières d'emplois.
Pour l'anecdote : la déconstruction du Clémenceau s'est achevée il y a un mois, signale le parlementaire.
(1) L'Allemagne, a réussi à engranger 1,4 MdEUR sur la vente d'armes d'occasion, entre 2000 et 2009.