Le Col Burkhard avec des officiers du Corps des marines américains, lors d'un transit d'une MEU à Djibouti (crédit : US Marines Corps).
"Je vous transmets la chaîne du boulet". C'est par cette phrase que l'amiral Prazuck, qui incarnait depuis trois ans la communication opérationnelle des armées a transmis le relais -et le portable d'astreinte, un Nokia, apparemment- hier matin, à l'école militaire, à son ancien adjoint, le colonel Thierry Burkhard, passé, entretemps, par le commandement de la 13e DBLE, à Djibouti. C'est en fait un nouveau tandem qui prend les commandes de l'EMA COM, puisque le capitaine de frégate Bertrand Bonnot, communicant particulièrement aguerri (1), le secondera. Il appartient donc à ce binôme et à leur équipe -l'EMA Com ne compte que 12 personnes- de piloter la communication opérationnelle des armées. Un navire qui tangue régulièrement, au gré des mauvaises nouvelles -les morts en opérations-, des maladresses des uns qui buzzent sur internet -cf la récente tirade togolaise d'un officier des troupes de marine-, et tout aussi régulièrement, des actions glorieuses des autres.L'avantage du poste (2), comparé à bien d'autres, étant qu'il s'y passe toujours quelque chose, ce qui explique, apparemment, qu'il est préférable de ne pas dépasser une date limite. Ce que reconnaissent en général les titulaires du poste, et ce qu'à reconnu le dernier en date, qui part donc, comme prévu, à Lorient, commander la place de Lorient et les fusiliers marins.
La communication opérationnelle est donc un poste surexposé médiatiquement, mais aussi en interne, avec, donc, un gros boulet à la clé. Chacun imaginant qui, des journalistes, ou d'autres personnages, peuvent bien incarner le boulet en question.
(1) il était jusqu'alors second du Sirpa Marine.
(2) contrairement à une idée reçue, le poste n'est pas un tremplin automatique pour la piste aux étoiles, même si un ancien, Christian Baptiste, en est déjà à sa troisième.