Une fois n'est pas coutume, un journaliste revient d'Afghanistan avec de vraies infos (poura-t-il y retourner, c'est la question...). L'envoyé spécial de la Voix du Nord livre quelques infos AAA dans un papier riche paru ce matin dans la quotidien nordique : notamment que la France va faire de la FOB Tora son nouveau QG d'opérations, avec 800 militaires d'ici l'automne. Un petit scoop, dont la Voix du Nord n'a pas tout à fait mesuré la portée, mais c'est déjà bien de le rapporter.
Le confrère raconte aussi que la France, sous l'impulsion du député -et envoyé spécial du président de la République pour l'Afghanistan et le Pakistan- Pierre Lellouche ambitionne de démultiplier son budget d'actions civilo-militaires, jusqu'à 40 MEUR. Il n'est "que" de 400 000 euros actuellement pour la Surobi et la Kapisa, précise le collègue.
Il faut rappeler que la France a toujours annoncé vouloir rendre le RC-C à l'armée afghane (ANA) à l'été 2009, alors même que le nord du RC-C, et Kaboul, sont déjà sous la responsabilité de cette dernière. La Voix du Nord ne précise pas si, pour autant, la France laissera Warehouse, d'où se déploie le Batfra, et si oui, à qui. En tout état de cause, le DETHELICO devrait rester à KAIA, aéroport de Kaboul.
Tora, qui surplombe la vallée de la Surobi, le lac éponyme et les vallées où transitent les insurgés, comme celle d'Uzbeen, ne comptait qu'une compagnie, à l'été 2008, effectif qui avait doublé trois mois plus tard. Ce point précieux pourrait consituer un FARP (forward ammunition and replenishment point) idéal pour les hélicoptères Tigre, Gazelle et Caracal, lors de leurs missions d'appuis, en matière d'appuis, qu'il s'agisse de transport, de renseignement et de délivrement d'armement. Surtout à l'été, quand les fortes chaleurs déprécient les perfos des turbines, déjà dégradées par l'altitude.
C'est notamment pour cette raison que Tora héberge, ce n'est plus un scoop, les drones SDTI.
Notre photo : Les Italiens opéraient à Tora, avant que les Français ne récupèrent, avec le commandement du RC-C, ce petit poste mal fortifié, déjà attaqué du temps des Russes. L'absence de patrouilles italiennes dans la vallée de Surobi a sans doute contribué à en faire un sanctuaire pour les insurgés.