L'info est venue de Belgique, hier soir. Le Belge de Crem a proposé à son homologue français qui venait le rencontrer de baser à Melsbroek quelques A400M dans le cadre d'une unité européenne mettant en oeuvre cet appareil. La problématique n'est pas immédiate puisque les avions belges et l'unique luxembourgeois n'arrivent qu'en fin de décennie. Par contre, il faudra débourser quelques euros, puisque le terrain n'est pas actuellement en mesure de recevoir ce type d'avion. Agiter cette idée, c'est aussi agiter la sébille.
Les Allemands, qui affirment encore être les plus gros acheteurs d'A400M, sont également invités à venir se poser à Melsbroek.
L'idée n'est pas neuve, déjà Hervé Morin avait proposé un tel projet, pour consolider encore l'assise européenne d'un projet industriel qu'il aura contribué à sortir des nids de poule à plusieurs reprises. Mais, il faut bien le dire, jusqu'à maintenant, ce type de projets avance à la vitesse du pas de l'oie.
Plus rapides ont été l'intégration d'Alpha Jets Belges à Cazaux -ils sont plus modernes que nos propres appareils-, des élèves-pilotes et instructeurs à Avord et à l'EALAT, à Dax.
C'est le propre de la coopération, tout ne peut pas aller toujours dans le même sens, ce qui n'a pas dû échapper aux Belges. Les Néerlandais, eux, portent déjà sur leur terre l'EATC, commandement européen du transport qui planifie l'activité d'une bonne partie des avions de quatre pays (1). C'est aussi dans ce contexte, sans doute, qu'il faut aussi lire l'idée belge, ravivée après plusieurs mois de silence radio.
Faut-il seulement colocaliser des avions, bâtir une unité internationale, ou se contenter de l'existant, en taskant au niveau européen une flotte européenne ? Un symbole, mais pas forcément qu'un symbole.
L'armée de demain, encore rétrécie dans son format, ne pourra pas se suffire de symboles : il faudra aussi des matériels et des unités en état de marche (2).
(1) la France a exclu de ce périmètre ses avions VIP, spéciaux et clandestins. L'EATC est commandé depuis peu par un Français, le général Valentin.
(2) des idées généreuses dans le domaine terrestre -brigade franco-allemande, etc- n'ont pas réellement débouché sur un emploi opérationnel et on voit mal comment ce qui n'a pas réussi en période faste pourrait réussir en période maigre. Proportionnellement, les passerelles semblent plus évidentes avec les Britanniques, dont la culture d'emploi est nettement plus proche. Des références prometteuses peuvent êtres trouvées dans mon dossier consacré aux GCP dans RAIDS 316 et 317.