Tant au commandement des opérations spéciales (COS) qu'à la brigade des forces spéciales Terre (BFST), des directives de communication sont actuellement en cours de rédaction finale. Il s'agit pour les unités d'avoir une référence, le vide absolu ayant généré, parfois, le contraire du résultat espéré. Par delà les obligations opérationnelles du moment, cette nécessité de mieux rayonner sans sortir de l'ombre est une priorité chez les forces spéciales.
Par nature, les forces spéciales vivent à l'écart des médias, pour conserver une capacité de foudroyance : sans effet de surprise, le résultat est plus difficile à obtenir. Mais sans com', il est aussi difficile d'attirer les candidats, et les réservistes (1).
L'actuel GCOS, le général Christophe Gomart, a commandé le régiment le plus secret des forces spéciales françaises, le 13e RDP, et n'est donc pas sur une ligne d'ouverture à outrance, ce qui ne l'a pas empêché de nous accorder une interview (2). Chacun des responsables que nous avons rencontrés ces derniers mois, GCOS compris, consent à reconnaître que la communication est un mal nécessaire... à doses thérapeutiques. L'engagement des troupes atteint actuellement un niveau particulièrement élevé, et pour les commandos et leurs familles, les cadres des forces spéciales ont compris qu'une reconnaissance était nécessaire. Elle passe notamment par la communication, mais pas seulement.
C'est ainsi que trois des quatre unités de la BFST ont récemment reçu une croix de la valeur militaire à titre collectif. Une unité de commandos marine, Jaubert, a aussi été décorée. Et dans l'armée de l'air le CEMAA en personne doit aller décorer personnellement plusieurs personnels, à Orléans, dans quelques semaines. A plusieurs reprises, il fait savoir qu'il entendait valoriser cette pointe de diamant désormais réduite à deux composantes, escadron de transport 3.61 Poitou, et CPA10, après l'ingestion des capacités de l'ESH de Cazaux dans le 4e RHFS.
(1) le COS détiendrait un volant d'environ 250 réservistes, et la BFST, 300. Marqué par un stage effectué avec le 23 SAS, l'actuel COMBFST souhaite développer son modèle de réserve. Il est vrai que l'extrême mobilisation de ses commandos, actuellement, mais aussi des spécialités en pleine croissance (actions indirectes) militent pour un vivier plus large de réservistes.
(2) apportant de l'eau à son moulin, la judiciarisation croissantes des affaires militaires, et quelques épisodes médiatiques malheureux, notamment pendant Ares et en Afrique.